Le ministre de la microfinance, de l’économie sociale et solidaire a présidé, ce jeudi, la cérémonie d’ouverture de la 29ème session du Comité national de Coordination des Activités de Microfinance. « La 29ème session du CNC qui nous réunit aujourd’hui vise à partager et à échanger sur l’étude portant sur le thème « les taux d’intérêt appliqués à la clientèle des Systèmes financiers décentralisés », étude réalisée par mon département, à travers le Fonds d’impulsion de la microfinance et avec la coordination de la Direction de la Microfinance et de l’Inclusion financière. Cette importante étude nous propose une évaluation de la situation des taux d’intérêt débiteurs appliqués par les SFD et formule des recommandations qui pourraient contribuer à leur allègement. Comme vous le savez, la question des taux d’intérêt est devenue trop chargée au regard des passions qu’elle soulève, des incertitudes qu’elle suscite, des difficultés d’analyse qu’elle laisse souvent entrevoir », a dit le ministre Dr Alioune Dione. Avant d’enchaîner : « elle ne laisse personne indifférent, du fait de la place qu’elle occupe dans la recherche de rentabilité, comme dans l’atteinte d’une inclusion sociale. C’est dans cette volonté de conciliation des équilibres économiques et sociaux que repose la réussite de cette mission qui s’impose aux autorités monétaire et politique, qui sont les garants de la juste mesure, porteuse d’une stabilité financière équitable et durable ».
Il faut dire que cette étude a permis de révéler entre autres que : 73% des SFD ont procédé à l’allègement des conditions de leurs crédits à la suite de la baisse du taux d’usure de 27% à 24% en 2014 ; La rentabilité des SFD est limitée par un certain nombre de facteurs internes, à savoir : la forte dégradation de la qualité du portefeuille; les coûts opérationnels élevés ; une tarification inadéquate des produits de prêt,. De même, selon toujours le ministre, des facteurs exogènes ont eu à affecter négativement la performance des SFD. Peuvent être soulignés parmi ces facteurs : l’inflation, la fiscalité, la réglementation prudentielle, l’étroitesse du marché de refinancement, les facteurs environnementaux, les changements dans la législation du travail et la crise sanitaire de la covid-19, etc….
Auparavant, le ministre Dr Alioune Dione a soutenu que : « l’obtention de résultats positifs dans un domaine aussi exigeant que l’intermédiation financière, suppose un engagement permanent et un sens élevé de l’intérêt général pour cultiver les vertus comme l’intégrité (jub) et la droiture (jubbal) gages de notre réussite, dans cette quête de transformation systémique qui exige aussi la rectification sans faiblesse (jubbanti) de toutes les situations d’injustice et d’iniquité ». Et d’ajouter : « la vitalité du secteur de la microfinance au Sénégal n’est plus à démontrer. En effet, selon les statistiques récentes, le poids du secteur au 31 décembre 2023, représentait 4 306 771 membres/clients, 297 SFD avec plus de 905 points de services avec un taux d’inclusion financière de la microfinance qui s’élève à 19,7% au moment où les encours d’épargne et de crédit s’affichent à 570,5 milliards et 752,6 milliards respectivement. Ces résultats montrent sans équivoque que la microfinance contribue de manière très appréciable au financement de l’économie du pays ».