El Hadji Djily Mbaye Lô a été remplacé par décret par Aïssatou Diallo, pour coordonner le Programme national de développement des agropoles du Sénégal. Cependant, ce limogeage a animé les débats car M. Lô indique : « j’ai été recruté sur appel d’offres compétitives en décembre 2020 comme l’ensemble du personnel du projet. J’ai conduit toute la phase de formulation des agropoles, entre 2018 et 2019, en ma qualité de Directeur national des Petites et moyennes industries (Pmi). J’ai fait «deux ans d’essai (2021, 2022), sanctionnés par une évaluation positive, avant de bénéficier d’un contrat jusqu’en décembre 2028 ».
Devant le Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3 Iradio, Dr Serigne Guèye Diop, ministre de l’industrie et du commerce est revenu sur le sujet. « Je ne voulais pas tellement parler de ce dossier mais je pense qu’il n’y a pas eu de bons résultats. Non, il n’a pas été performant. On vient d’avoir un audit de la Banque africaine de développement qui met ce projet dans la liste rouge. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, c’est le genre de projet que les banques mettent de côté pour une insuffisance de résultat. Le 25 mars prochain, alors le financement sera carrément mis fin. On est obligé de négocier une deuxième phase. Deuxièmement, il est à 38% du taux d’exécution du projet depuis quatre ans cinq ans. Donc quand vous formulez quelque chose on vous nomme une fois on vous renomme une deuxième fois après on vous enlève quel est le problème pourquoi vous devez en faire la fin du monde ? », s’interroge le ministre.
S’agissant de l’appel à candidatures, le ministre rappelle que M. Lô, en fait, c’est un sociologue. « Les appels à candidatures, si on a bien fait les spécifications, il ne devrait pas diriger des projets aussi complexes au niveau industriel ou au niveau agronome. La Banque africaine de développement, quand nous les avons contactés, ils nous ont dit que ces projets, ils sont très remontés parce qu’ils n’ont que 38% de taux d’exécution. Dans le cas de force majeure dont il parle, qui a constitué l’élément fondamental de la résiliation de son contrat, c’est que les performances n’ont pas été bonnes », a déclaré le ministre.
Maintenant s’il a des droits, dit-il, il n’a qu’à aller les réclamer parce que nous sommes dans un État de droit. « Un fonctionnaire de l’Etat ne peut pas justement se comporter de cette façon-là. Vous avez vu qu’il a attaqué tout le gouvernement, le président, le premier ministre, … Donc, ce qu’il doit faire c’est aller au niveau de l’agent judiciaire de l’Etat s’il a des droits là-bas on va voir », renseigne le ministre. Et d’ajouter : « Il faut dire qu’on a demandé à la BAD ce qu’on appelle un avis de non objection : est-ce que vous êtes d’accord que ce gars qu’on enlève ? Et la réponse est oui. On a nommé quelqu’un d’autre pour la phase transitoire. Donc l’avis de non-objection, là, nous, a été fait sur la base d’un intérim. Voilà. Et cet intérim-là, c’est M. Konaté, qui était le directeur régional de l’Agriculture du Sud, qui l’assure aujourd’hui, jusqu’à ce qu’on recrute maintenant par voie de concours le nouveau coordinateur de l’Agropole.
Par contre, je vous dis, l’Agropole, il y a un projet qui est financé par la BAD, mais l’Agropole du Sénégal, ce n’est pas que la BAD. Il y a l’Agropole de l’Est, il y a l’agropole du centre, il y a d’autres agropoles ».
Pour finir, le ministre a révélé qu’il y a un audit de la BAD qui est déjà en cours et qui a révélé des choses assez inquiétantes. Mais il y aura également un audit de l’État. « Je vais envoyer un audit dès début août, justement, pour regarder justement ces questions. Parce qu’il y a beaucoup de problèmes qu’on a identifiés là-bas au niveau de l’État », insiste-t-il.
Cheikh Moussa SARR