Le drame survenu ce dimanche à Touba, où un immeuble en construction s’est effondré, a déclenché une réaction rapide et musclée du Ministère de l’Urbanisme. L’incident, dont le bilan humain reste encore à préciser, a suscité une vive émotion dans tout le pays.
Dès l’annonce de l’effondrement, les autorités ont envoyé sur place les directeurs généraux de la Construction et du Cadre de vie. Aux côtés des autorités administratives et territoriales, les équipes de secours se sont activement mobilisées pour porter assistance aux victimes et sécuriser la zone. Le ministre de l’Urbanisme s’est également rendu à Touba dans la matinée pour suivre de près l’évolution de la situation.
Cet événement tragique remet au cœur du débat national la question du contrôle des chantiers et de la régulation du secteur du bâtiment. Le ministère a rappelé l’importance de la réforme en cours visant à renforcer le système de surveillance des constructions à travers plusieurs mesures fortes.
Cinq axes d’action immédiate
Parmi les annonces phares, figure la territorialisation du contrôle technique, avec un renforcement des inspections en lien direct avec les collectivités locales et les mairies. Une approche de proximité censée permettre une surveillance plus rigoureuse des chantiers, adaptée aux réalités locales.
Autre mesure : le renforcement des moyens humains et matériels de l’Inspection Générale des Bâtiments (IGB), qui recevra dans les plus brefs délais des ressources supplémentaires pour assurer une couverture plus large du territoire.
Pour impliquer davantage les citoyens, un numéro vert baptisé « Allo IGB » sera mis en place afin de permettre le signalement de chantiers à risque ou de pratiques douteuses. L’objectif : favoriser une vigilance collective et une intervention rapide.
Le ministère prévoit également une campagne massive d’audits et d’inspections des chantiers en cours, avec une attention particulière portée aux sites jugés à risque.
Enfin, une intensification des actions de sensibilisation est annoncée à l’intention de tous les acteurs du secteur : promoteurs, entreprises de construction, architectes… Tous seront rappelés à leurs responsabilités quant au respect des normes techniques et des règles en vigueur.
Responsabilité collective et sanctions
Le ministère a tenu à rappeler avec fermeté que tout manquement aux obligations réglementaires sera sévèrement sanctionné, conformément au Code de la Construction. « La construction engage une responsabilité individuelle pleine et entière », souligne-t-on dans le communiqué.
Un appel pressant a également été lancé à l’ensemble des parties prenantes du secteur : propriétaires, professionnels du bâtiment, élus locaux… Chacun est invité à assumer sa part de responsabilité pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.
« Aucune complaisance ne sera tolérée. La vie humaine n’a pas de prix », martèle le ministère.
Ce drame pourrait bien marquer un tournant décisif dans la gouvernance urbaine et la politique de sécurité des chantiers au Sénégal.
Emedia