Séparer l’Etat et la politique, c’est l’un des plus grands chantiers de l’ancien ministre du Plan, El Hadj Ibrahima Sall, président du parti Demain la République et candidat à l’élection présidentielle. « Depuis 2000 on a commencé à gaspiller de l’argent dans ce pays. La capacité de collecte des ressources du Sénégal a augmenté après les années 2000 avec de grands projets. À l’époque, en tant que ministre du Plan, je peux dire qu’on était plus rigoureux dans les projets. Auparavant, aucun ministre des Finances n’osait faire de la politique. Aucun ministre de l’Intérieur n’osait faire de la politique », a-t-il déclaré lors de l’entretien spécial que les rédactions du groupe Emedia organisent avec les candidats déclarés à la prochaine élection présidentielle de février 2024. Poursuivant son propos, l’économiste ajoute : « quand je serai élu, non seulement l’administration sera dépolitisée ainsi que les services publics mais, les politiques publiques seront également dépolitisées. Si on veut développer notre pays, il faut que la politique se positionne derrière l’Etat ».
Abordant la question de l’évasion fiscale, il a souligné qu’ : « il y’a des dossiers en matière fiscale qui sont scandaleux. Je ne veux pas en parler maintenant. Parce que je préfère les évoquer en débat avec ceux qui ont la gestion du pays et notamment le Premier ministre qui est candidat comme moi. Pour revenir sur l’évasion fiscale, on a signé des conventions fiscales avec des pays qui n’ont pas une fiscalité normée. Par exemple, le Sénégal a signé avec l’Île Maurice une convention de non double imposition fiscale et qui a coûté 250 milliards à notre pays. C’est de l’évasion fiscale organisée ».
Cheikh Moussa SARR et Abdoulaye SYLLA (Photo)