Dans une contribution au ton ferme, El Hadj Ibrahima Ndiaye, patron de la 2STV et porte-parole du mouvement Sénégal Demain, tire la sonnette d’alarme sur ce qu’il décrit comme une « paralysie » généralisée du pays depuis deux ans. Selon lui, infrastructures à l’arrêt, investissements gelés et administrations au ralenti témoignent d’un Sénégal figé, dirigé « non par une vision, mais par la rancœur et la réaction ».
Elhadj Ndiaye estime que cette situation expose le pays à un risque de basculement similaire à celui observé dans certains États du Sahel. Il évoque le Mali, le Burkina Faso ou encore le Niger, où, selon lui, divisions internes, improvisation politique et affaiblissement de l’État ont ouvert la voie à l’instabilité et à l’avancée djihadiste. « Un Sénégal immobile devient un Sénégal vulnérable », prévient-il, citant Michel Onfray et Léopold Sédar Senghor pour illustrer la nécessité d’un leadership constructif et cohérent.
Face à ce diagnostic, le porte-parole propose un ensemble de mesures pour relancer la machine étatique. Il appelle notamment à la mise en place immédiate d’un Plan d’Urgence Économique National afin de débloquer les projets en souffrance et réactiver les chantiers. Il préconise également un vaste programme dédié à l’emploi des jeunes, incluant formations techniques modernisées, centres sectoriels et incitations aux entreprises, avec l’objectif de former et placer 100 000 jeunes en deux ans. À cela s’ajoutent un appel à la fin des décisions politiques « fondées sur le ressentiment », un renforcement de la sécurité aux frontières et un dialogue national réunissant pouvoirs publics, entreprises, diaspora et société civile.
Dans un passage particulièrement direct, El Hadj Ibrahima Ndiaye pose un ultimatum : il accorde au gouvernement 100 jours pour relancer les projets, stabiliser la gouvernance, remettre l’économie en marche et clarifier sa vision. Faute de résultats concrets, il assure que Sénégal Demain « prendra ses responsabilités », dans un cadre « politique, démocratique et légal ».
En conclusion, il en appelle à un sursaut national, citant Senghor et Abdou Diouf pour rappeler que la paix et le destin du pays sont des constructions quotidiennes. Tout en se disant prêt au dialogue, il affirme refuser la passivité et se préparer au combat démocratique. « Le temps du sursaut est venu », insiste-t-il, invitant chaque citoyen à prendre sa part de responsabilité pour « Demain le Sénégal ».
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