Les parents des victimes de l’émigration irrégulière regroupés autour d’un collectif ont mené une opération de nettoiement de la plage de Mbour, samedi. Une occasion d’appeler les autorités à leur venir en aide et aux jeunes à s’abstenir de tenter l’aventure.
Le Collectif des victimes de l’émigration irrégulière au Sénégal (Coves) a rendu propre la plage de Golfe, à Mbour, par une vaste opération de nettoiement. «Nous avons été choqués par l’état d’insalubrité avancé de notre plage. Cette situation est due au fait que les riverains y déposent leurs ordures. C’est pourquoi nous avons initié cette opération de salubrité. C’était d’autant plus difficile que nous n’avons pas reçu d’appui matériel de la part de la mairie comme prévu. Maintenant, nous avons, par nos propres moyens, tout balayé et nettoyé. Nous n’avons reçu que l’aide de Ino, une association de jeunes», déplore Aminata Boye, la présidente de ce col- lectif. «Ce que nous attendons des autorités, c’est qu’elles nous aident dans le financement de nos activités génératrices de revenus. En ce qui concerne l’émigration irrégulière, nous pensons que l’Etat doit faire en sorte que les jeunes puissent voyager de façon régulière», ajoute-t-elle.
«En tant que parents de victimes de l’émigration clandestine, nous mettons en garde les jeunes contre ces voyages périlleux. J’ai perdu mon enfant qui m’était très cher et en qui j’avais beaucoup d’espoir. C’est pourquoi quand je vois un jeune qui s’apprête à partir, je pense à mon enfant qui a péri en mer. Et j’ai envie de l’en dissuader. C’est comme si c’est mon propre enfant. C’est tout le sens de mon combat. Il est vraiment temps que cela s’arrête. Depuis plus d’un mois, des candidats à l’émigration qui habitent Tefess ont disparu», se désole la présidente du Coves.
Aboubakry KANE