Les autorités américaines envisagent d’élargir considérablement leur politique de restriction d’entrée sur le territoire. Selon un mémo du Département d’État consulté par The Washington Post, l’administration Trump pourrait ajouter 36 pays à sa liste de travel ban, dont 25 nations africaines. Le Sénégal ne figure pas sur cette liste, mais plusieurs partenaires clés des États-Unis sur le continent, comme l’Égypte, le Nigéria ou encore le Ghana, sont concernés.
Le document, signé par le secrétaire d’État Marco Rubio, a été envoyé aux diplomates américains. Il donne un délai de 60 jours aux gouvernements ciblés pour se conformer à de nouvelles exigences sécuritaires, sous peine de voir leurs citoyens interdits d’entrée ou soumis à des restrictions sévères de visa. Les pays ont jusqu’à mercredi prochain à 8 h (heure de Washington) pour soumettre un plan d’action.
Parmi les critères évoqués : l’incapacité des États à produire des documents d’identité fiables, des cas de fraude étatique généralisée, ou encore un nombre élevé de ressortissants ayant dépassé la durée légale de séjour aux États-Unis. Le mémo cite aussi la vente de nationalités contre des investissements financiers sans obligation de résidence, ainsi que des allégations d’activités « antisémites et anti-américaines » sur le sol américain.
La mesure intervient dans le cadre d’un durcissement global de la politique migratoire de l’administration Trump. Le 4 juin dernier, un décret présidentiel avait déjà totalement interdit l’entrée de ressortissants de 13 pays, dont l’Iran, le Yémen ou encore la Libye, tout en imposant des restrictions partielles à sept autres.
De nombreux critiques, notamment au sein du Parti démocrate, dénoncent une politique discriminatoire, ciblant en majorité des pays africains et à majorité musulmane.
Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche marque une volonté affirmée de relancer des politiques migratoires strictes. Ce nouveau projet de travel ban, s’il est mis en œuvre, pourrait avoir de lourdes conséquences diplomatiques et humaines dans les pays visés.
Emedia