L’annonce de l’ouverture d’une enquête sur les événements survenus entre 2021 et 2024 suscite des réactions au sein de la classe politique. Le député Ayib Daffé, président du groupe parlementaire PASTEF – Les Patriotes, a exprimé sa satisfaction face à cette initiative judiciaire, appelant à un traitement transparent et rigoureux du dossier.
Invité de l’émission Jury du Dimanche (JDD) sur iRadio et iTV, l’élu a rappelé que le groupe parlementaire PASTEF avait, à l’époque, publié un communiqué à la suite de la décision du Conseil constitutionnel ayant censuré certaines dispositions de la loi interprétative de la loi d’amnistie. Bien que cette décision n’ait pas rencontré l’adhésion du groupe, Ayib Daffé affirme qu’ils en ont pris acte, soulignant que les décisions du Conseil s’imposent à toutes les autorités politiques et administratives.
Ce qui importe, selon lui, c’est que le Conseil constitutionnel ait clairement interprété la loi d’amnistie en excluant de son champ d’application les crimes de sang. Une clarification qui, d’après le parlementaire, renvoie désormais la responsabilité à la justice.
Ayib Daffé estime que le travail du législateur et du juge constitutionnel est désormais achevé, et qu’il revient au pouvoir judiciaire de faire la lumière sur les nombreux drames qui ont marqué cette période. Il a notamment rappelé que plusieurs plaintes avaient été déposées depuis 2021, sans qu’elles ne soient jusque-là suivies d’enquêtes approfondies.
« Il faut que des investigations soient menées, que les responsables soient identifiés et que la justice fasse son travail », a-t-il insisté. Selon lui, il est inadmissible que près d’une centaine de morts, ainsi que de nombreux blessés et mutilés, restent sans justice ni reconnaissance, alors que certaines victimes continuent de vivre avec des séquelles profondes.
Pour le député, il est essentiel que le processus soit mené avec sérieux, dans l’esprit des principes démocratiques et de l’État de droit. « On ne peut pas, dans un pays qui se réclame de la démocratie, passer ces pertes humaines par pertes et profits. Ce serait d’une injustice criante », a-t-il conclu.
Emedia