«C’est vrai que tout acte homosexuel est un crime. Ce n’est pas un délit mineur. L’adultère est passible d’une peine allant de quelques coups de fouet ou à la mort par lapidation selon la gravité de l’acte. C’est vrai que l’islam prévoit la sanction suprême, c’est-à-dire la lapidation à mort pour toute personne pratiquant l’homosexualité. Pour prononcer la condamnation à mort d’une personne ayant eu des relations sexuelles illicites, la charia exige les arguments de quatre témoins masculins ou de huit témoins féminins. Même étant mort et considéré par le public comme un homosexuel ou adultérin ou même voleur, le défunt musulman a toujours le droit d’être enterré dignement dans un cimetière, même s’il est déconseillé à l’imam ratib, l’imam officiel, de diriger la prière mortuaire. Maintenant, si, certaines personnes se sentent attaquées et violentées et même heurtées dans leur sensibilité religieuse et morale, elles peuvent, dans les règles de l’art, exiger l’exhumation d’un corps suspect mais elles n’ont pas le droit ni de le violenter, ni de le brûler, même si elles considèrent que c’est un présumé homosexuel. (…) Ils l’ont fait parce qu’ils pensent qu’ils doivent le faire par manque de lois, de textes pour mieux gérer le cadre de l’homosexualité au Sénégal. Pour rappel, le parlement sénégalais avait rejeté, le 25 décembre 2021, une proposition de loi, visant à durcir la répression de l’homosexualité avec des peines allant jusqu’à 10 ans de prison contre 5 ans actuellement. Et, malheureusement, quand il n’y a pas de loi, il y a un risque de justice populaire. Et, c’est vraiment dommage.»
Malick SY