Le balai traditionnel résiste vaillamment à l’emprise de la modernité. Fabriqué à partir de tiges de rôniers ou de palmiers, cet outil indispensable trouve sa place dans de nombreux foyers. À Ziguinchor, au marché Banéto, Moussa Sané, un sexagénaire, s’adonne à la confection de balais traditionnels tout au long de la journée. «Cela fait trois ans que je fabrique des balais. Nous utilisons principalement les tiges de rôniers et de palmiers pour leur fabrication. Une maison ne saurait être propre sans un bon balai», a-t-il expliqué. Il explique comment il a pris goût au commerce de ce moyen domestique, mystique parfois. «Auparavant, je me consacrais à la fabrication de meubles, mais j’avais un ami qui produisait des balais. J’ai proposé de mettre ses balais en vente dans ma cantine, qui bénéficie d’un meilleur emplacement que la sienne, afin de les écouler plus rapidement. Au fil du temps, il n’a plus pu répondre à la demande croissante de sa clientèle. C’est ainsi que je me suis lancé dans la confection de balais il y a trois ans», a-t-il ajouté.
«Le balai de Diomaye a considérablement boosté notre activité»
Le balais traditionnel s’offre encore une fidélité, en dépit des outils modernes et plus efficaces qui le bousculent. Mais Moussa Sané ne voit pas encore sa mort. «Ce métier est très rentable et permet de subvenir à nos besoins. Nos clients viennent de tout le pays, voire des pays voisins comme la Gambie et la Guinée-Bissau. Nous vendons en gros et en détail, au prix de 1000 francs CFA l’unité. La matière première provient de la brousse, abondante ici en Casamance. La fabrication d’un balai prend entre 10 et 15 minutes, et nous en produisons une vingtaine chaque jour. Lors de la campagne présidentielle, le balai brandi par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a considérablement boosté notre activité», explique-t-il.
Assane BA (Correspondant)