
L’Interprofession Cajou du Sénégal (ICAS) a reçu un nouveau lot de matériel d’une valeur de 168 millions de FCFA dans le cadre du Projet d’Appui à la Compétitivité de l’Anacarde Sénégalaise (PACAS). La cérémonie de remise, organisée hier mardi à Ziguinchor, marque un tournant pour la filière, en quête d’un meilleur rendement et d’une transformation accrue du cajou.
Selon Boubacar Konta, président de l’ICAS, il s’agit là du deuxième appui matériel important de la part du PACAS. « Ce don permettra aux producteurs et transformateurs de mieux exercer leur activité. Depuis sa mise en place, le PACAS a été un partenaire stratégique pour le développement de notre filière », a-t-il déclaré.
Boubacar Konta a également salué l’engagement du ministère du Commerce et de l’Industrie, ainsi que de l’État du Sénégal, pour leur soutien constant à l’ICAS. Il a cependant rappelé les défis persistants, notamment la taxe de 42 francs CFA sur l’importation du cajou, qu’il juge inadaptée dans un contexte de faibles rendements. « Ce sont ces équipements qui permettront d’améliorer la qualité et la quantité de nos productions », a-t-il insisté.
Présent lors de la cérémonie, Ousmane Ka, coordonnateur de l’Unité Nationale de Mise en œuvre du Cadre Intégré Renforcé (UNMOCIR), structure en charge du projet PACAS, a rappelé les actions entreprises depuis le lancement du programme en 2022.
« Nous avons d’abord mis l’accent sur la formation des producteurs aux bonnes pratiques agricoles, et des transformateurs aux techniques de transformation. Après les avoir outillés en compétences, il était logique de les équiper matériellement », a expliqué Monsieur Ousmane Ka.
Le matériel remis se décompose ainsi : 129 millions de FCFA pour les producteurs, et 39 millions pour les transformateurs, notamment ceux actifs dans l’artisanat. L’objectif : renforcer un secteur où moins de 3 % de la production nationale d’anacarde est actuellement transformée localement.
L’ICAS plaide aujourd’hui pour un renforcement budgétaire du PACAS, qui, malgré un budget limité à 1,6 milliard de FCFA, a déjà permis d’importants progrès. « D’autres structures disposant de plus de 10 milliards n’ont pas accompli ce que le PACAS a réalisé », affirme Boubacar Konta. Il estime que la mise en œuvre du Plan stratégique de développement, qui prévoit un financement de 32 milliards de FCFA, permettrait au Sénégal de se positionner en leader de la filière cajou en Afrique de l’Ouest, à l’image de la Côte d’Ivoire ou de la Guinée-Bissau.
« Nous ne voulons pas que ce soient de simples discours, mais des actes concrets. C’est ainsi que nous pourrons véritablement transformer cette filière en un levier de croissance, de création d’emplois et de valeur




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