Le dossier des prêts impayés du Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP) prend une nouvelle dimension, avec l’arrestation de plusieurs bénéficiaires présumés. Parmi eux figure Fatoumata Ndiaye, plus connue sous le nom de « Fouta Tampi », militante de l’Alliance pour la République (APR), interpellée hier par la Section de Recherches de la gendarmerie.
Selon le quotidien Les Échos du 18 juillet, huit personnes ont été arrêtées pour non-remboursement de prêts contractés auprès d’une mutuelle partenaire du FONGIP. Le préjudice total serait estimé à plus de 8 millions FCFA, dont 2,5 millions FCFA rien que pour « Fouta Tampi ».
Les prêts avaient été accordés à la veille de l’élection présidentielle de 2024, officiellement pour financer des projets entrepreneuriaux dans le cadre de la promotion de l’emploi et de l’autonomisation économique. Cependant, les enquêteurs affirment que la quasi-totalité des bénéficiaires n’a pas respecté les engagements de remboursement, malgré des contrats formellement établis.
Face à cette défaillance généralisée, la mutuelle distributrice a saisi la justice, déposant une plainte pour détournement de fonds publics, escroquerie et complicité d’escroquerie. Les premières investigations menées par les forces de sécurité ont mis à jour des irrégularités graves, notamment des prêts fictifs contractés au nom de tiers non informés, et des cas d’usurpation d’identité.
Les auditions se poursuivent et d’autres arrestations ne sont pas à exclure, alors que l’enquête s’oriente désormais vers la chaîne de distribution des crédits et les éventuelles complicités internes. Le scandale jette un voile d’ombre sur l’utilisation des fonds publics à des fins supposément électoralistes, relançant le débat sur la transparence et la rigueur dans la gestion des dispositifs de financement public.
Emedia