La quatrième édition du Forum Mobilité et Diaspora s’est tenue ce lundi 30 juin 2025 à l’Institut français du Sénégal à Dakar. Organisé par l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII), en partenariat avec la Direction des Sénégalais de l’Extérieur (DSE) et le Centre International pour le Développement des Politiques Migratoires (ICMPD), l’événement a réuni autorités, experts, membres de la société civile et partenaires internationaux autour des enjeux de la migration régulière et du rôle de la diaspora dans le développement.
Christine Fages, ambassadrice de France au Sénégal, a réaffirmé l’engagement de son pays à faciliter une mobilité croisée entre le Sénégal et la France. « Notre objectif est de créer des dispositifs de mobilité qui permettent aux jeunes Sénégalais d’acquérir des compétences en France, puis de revenir pour participer activement à la vie économique de leur pays », a-t-elle déclaré. Elle a également souligné l’importance de la lutte contre la migration irrégulière, à l’origine de nombreux drames humains.
L’ambassadrice a précisé que la France accueille chaque année 1 000 migrants sénégalais dans le cadre de programmes de long séjour, axés sur la formation et le transfert de compétences. En 2025, plus de 21 000 visas de court séjour ont été délivrés, et 17 000 étudiants sénégalais sont actuellement en France. Elle a toutefois rappelé que la délivrance de visas reste encadrée par la législation Schengen, commune à tous les États membres.
Ahmadou Chérif Diouf, secrétaire d’État chargé des Sénégalais de l’extérieur, a salué la régularité de ce forum devenu, selon lui, un « rendez-vous incontournable pour tous les acteurs de la migration et de la mobilité ». Il a mis en avant les efforts du gouvernement à travers le Bureau d’Accueil, d’Orientation et de Suivi (BAOS), qui accompagne les migrants de retour. « Cette année, plus de 500 Sénégalais ont été suivis grâce à ce dispositif. Ce n’est pas encore parfait, mais nous avançons dans la bonne direction », a-t-il souligné.
Le secrétaire d’État a également plaidé pour une meilleure visibilité des programmes de migration légale, insistant sur la nécessité d’envoyer un message clair aux candidats à l’émigration irrégulière. « Ces programmes existent. Il faut les faire connaître et les renforcer pour offrir des alternatives crédibles », a-t-il ajouté.
Enfin, il a rappelé l’importance de la migration professionnelle comme levier de développement, appelant à un dialogue renforcé avec les partenaires européens. Des accords de migration circulaire, comme celui déjà mis en œuvre avec l’Espagne, pourraient servir de modèle à élargir.
Le Forum a aussi accueilli une exposition valorisant les initiatives entrepreneuriales des migrants de retour, illustrant concrètement le potentiel de la diaspora pour contribuer à l’économie nationale.




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Photos : Pape Doudou Diallo