L’ex-membre redouté de l’escadron paramilitaire des « Junglers », Sanna Manjang, a comparu hier mercredi 3 décembre, devant le magistrat principal Sallah Mbye au tribunal de première instance de Kanifing, après son arrestation au Sénégal et sa remise aux autorités gambiennes. Recherché depuis plusieurs années pour son implication présumée dans des exécutions extrajudiciaires sous l’ère Yahya Jammeh, Manjang est arrivé sous une sécurité maximale.
Les procureurs, agissant au nom de l’Inspecteur général de la police et conduits par le commissaire Sanneh, ont annoncé que l’État retient une infraction capitale contre l’accusé en vertu de l’article 72 de la loi de 2025 sur les infractions pénales. En raison de la gravité des faits reprochés, ils ont demandé que le dossier soit immédiatement transféré à la chambre criminelle spéciale de la Haute Cour et que Manjang soit placé en détention provisoire à la prison de Mile 2.
L’acte d’accusation détaille trois chefs de meurtre fondés sur l’article 187 du Code pénal gambien. Le premier reproche à Manjang d’avoir causé la mort du journaliste Deyda Hydara en 2005 à Kanifing et dans d’autres localités, en lui tirant dessus. Le deuxième l’accuse d’avoir, en 2006 à Kanilai et ailleurs, provoqué la mort de Ndongo Mboob par arme à feu. Le troisième l’implique dans l’assassinat de Haruna Jammeh la même année, également par fusillade.
Après examen des éléments, le magistrat Mbye a rappelé que la juridiction de première instance n’a pas compétence pour juger des infractions passibles de la peine capitale. Elle a donc ordonné le renvoi du dossier à la Haute Cour, conformément aux articles 72A et 72B, ainsi que le placement de Manjang en détention à Mile 2 en attendant sa mise en accusation.
La Haute Cour devrait fixer la date de sa première comparution dans les prochains jours.
Emedia








