Un litige foncier vieux de plus de 50 ans refait surface à Khar-Yalla, dans la commune de Grand-Yoff, où une vingtaine de familles fait face à la contestation de la propriété de leurs terrains. À l’origine de la crise : un certain L. Mbaye, fils du défunt propriétaire des terrains, qui remet en cause la vente de 22 parcelles effectuée par son père vers 1975. Selon lui, ces transactions seraient entachées d’irrégularités, relançant un conflit que les habitants pensaient définitivement clos.
Face à cette menace, les familles concernées ont exprimé leur profonde inquiétude et leur colère. Craignant une expulsion imminente, elles ont organisé une conférence de presse, suivie d’une marche dans le quartier. La tension est montée d’un cran lorsque des pneus ont été brûlés en pleine rue, symbole d’un ras-le-bol généralisé dans un contexte de pression foncière accrue à Dakar.
L’intervention rapide des forces de l’ordre, sous la conduite du commandant Dione du commissariat de Grand-Yoff, a permis d’éviter un débordement. Le professionnalisme des policiers a été salué sur place, et un dialogue a pu s’engager entre les autorités et les représentants du collectif des habitants de Khar-Yalla. Quelques minutes plus tard, un consensus a été trouvé et le blocus levé dans le calme.
Si l’accalmie est revenue, les habitants restent vigilants. Le collectif a lancé un appel solennel au président de la République Bassirou Diomaye Faye ainsi qu’au Premier ministre Ousmane Sonko, les invitant à s’impliquer personnellement dans la résolution de ce dossier. Ils redoutent que l’affaire ne dégénère si une solution claire et juste n’est pas rapidement apportée.
Ce conflit foncier illustre une fois de plus la fragilité des droits fonciers dans les zones urbaines à forte densité, où l’absence de titres clairs, les ventes anciennes et les successions non réglées nourrissent régulièrement des tensions. À Khar-Yalla, l’histoire semble se répéter, mais les habitants entendent bien défendre leur droit à rester sur leurs terres.
Modou Mbacké Niang