Une nouvelle secousse s’annonce dans le secteur judiciaire sénégalais. Les syndicats SYTJUST (Syndicat des Travailleurs de la Justice) et UNTJ (Union Nationale des Travailleurs de la Justice) ont décrété une grève de 48 heures, prévue les jeudi 10 et vendredi 11 juillet 2025, sur l’ensemble du territoire national.
Cette décision radicale, annoncée à travers un mot d’ordre diffusé ce mercredi, est motivée par ce que les syndicats qualifient de « mépris persistant », « inaction coupable » et « manœuvres dilatoires » de l’administration en charge de la Justice. Les syndicats accusent cette dernière d’ignorer délibérément leurs revendications, pourtant maintes fois exprimées dans des préavis restés sans réponse.
Au cœur de la contestation figure notamment l’alignement des greffiers à la hiérarchie A2, un engagement que les syndicats affirment être déjà reconnu par l’État, mais dont l’application reste bloquée. À cela s’ajoute la constitution du corps des assistants des greffes et parquets, dont le processus est suspendu, selon eux, par une technocratie jugée « incompétente et irresponsable ».
Les syndicats dénoncent également le non-respect des engagements pris par l’administration concernant l’ensemble des revendications formulées dans les préavis de grève antérieurs.
« Nous refusons d’être les victimes silencieuses d’un système qui profite de notre résilience pour nous maintenir dans la précarité et l’indignité », martèle le communiqué de l’entente SYTJUST–UNTJ, qui appelle les plus hautes autorités de l’État, notamment le Président de la République et le Premier ministre, à intervenir d’urgence dans un dossier qualifié de « scandale administratif ».
Ce mouvement, qui intervient dans un contexte social tendu, vise à mettre la pression sur le gouvernement pour obtenir des avancées concrètes sur les revendications des travailleurs de la justice. Les syndicats appellent leurs membres à faire bloc pour « une justice qui respecte ses travailleurs ».
« Chaque mot d’ordre de grève nous rapproche de notre victoire. C’est dans l’unité, la fermeté et la mobilisation que nous arracherons le respect de nos droits », conclut le texte.
À la veille de cette grève, de nombreuses juridictions risquent d’être paralysées, avec des conséquences sur le traitement des dossiers et le fonctionnement régulier des services judiciaires. Un test de plus pour le gouvernement, confronté à une mobilisation syndicale de plus en plus déterminée dans un secteur aussi sensible que celui de la justice.
Emedia