Le secteur des taxis au Sénégal traverse une période de turbulences. Ce samedi, les acteurs du transport se sont réunis en masse au stade Amadou Barry de Guédiawaye pour dénoncer une situation qu’ils jugent alarmante. Leur principal grief : la concurrence jugée déloyale des multinationales de transport telles que Yango et Yassir. Ce rassemblement avait pour objectif d’adresser un message fort au gouvernement sénégalais, en particulier au ministre des Transports, afin que des solutions rapides et concrètes soient mises en œuvre.
Les professionnels du transport, notamment les chauffeurs de taxi et les petites entreprises locales, se disent gravement affectés par l’arrivée massive des plateformes internationales. Ces dernières, accusées de contourner les réglementations en vigueur, bouleverseraient l’équilibre économique et social du secteur.
Lors du Conseil des ministres du 15 janvier dernier, le président de la République avait demandé au ministre des Transports et au Premier ministre de prendre des mesures pour remédier à cette situation. Cependant, malgré ces directives présidentielles, aucune action tangible n’a été constatée, plongeant les acteurs du secteur dans un profond désarroi.
Face à ce qu’ils perçoivent comme une inertie des autorités, les transporteurs ont décidé d’intensifier leurs actions. Une plainte a été déposée auprès de la justice, exigeant l’application stricte des lois encadrant le secteur. Par ailleurs, un plan d’action a été défini jusqu’au 12 mars pour inciter les autorités à réagir.
« Nous avons tout tenté pour instaurer un dialogue, mais il semble que des intérêts extérieurs ou des pressions invisibles bloquent les décisions des autorités. Si rien n’est fait, nous serons contraints d’aller plus loin avec un quatrième plan d’action », a prévenu Malick Diop, secrétaire général du regroupement des taxis urbains du Sénégal.
Les transporteurs exigent :
L’application stricte des lois et réglementations qui régissent le secteur des transports au Sénégal.
La régulation des activités des multinationales de transport pour les rendre conformes aux règles locales.
Un soutien économique et social pour les acteurs locaux, affaiblis par la concurrence des plateformes internationales.
Ces professionnels insistent sur leur volonté d’éviter des mesures radicales. Ils réclament simplement que leurs droits soient respectés et que des solutions concrètes soient apportées dans les plus brefs délais.
Un risque d’escalade
Si les autorités ne répondent pas aux revendications d’ici la mi-mars, les transporteurs envisagent de durcir leurs actions. Bien qu’ils privilégient une approche pacifique, leur patience semble avoir des limites.
Modou Seck, président du regroupement des taxis urbains du Sénégal, souligne l’urgence de l’intervention des autorités : « Le secteur est à un tournant critique. Il faut trouver un équilibre entre la modernisation économique et la préservation des intérêts des acteurs locaux. »
Les acteurs du transport interpellent l’État pour qu’il assume ses responsabilités en apportant des solutions concrètes à leurs difficultés. Leur message est sans ambiguïté : en l’absence de réponses rapides, la mobilisation se poursuivra, avec un risque de confrontation accrue. Les prochains jours seront décisifs pour l’avenir du secteur.
Mamadou Lamine Faty, correspondant à Guédiawaye