L’ancien directeur de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF), Baltasar Ebang Engonga, a comparu ce lundi devant le tribunal de Malabo, poursuivi pour détournement de fonds publics, aux côtés de plusieurs de ses collaborateurs. Ce procès, particulièrement attendu, intervient dans un climat de forte tension et sous haute surveillance sécuritaire.
Déjà fragilisé par un scandale sexuel retentissant fin 2024, l’ancien haut responsable est accusé d’avoir participé à un vaste système de corruption impliquant le transfert de millions de francs CFA vers des comptes offshore. L’affaire avait été déclenchée bien avant la diffusion, en fin d’année dernière, de centaines de vidéos à caractère intime dans lesquelles il apparaissait avec des femmes présentées comme étant les épouses de hauts responsables et des proches du pouvoir.
Acquitté en 2025 dans ce dossier à caractère privé – le tribunal n’ayant pas établi l’absence de consentement – Baltasar Ebang Engonga n’a cependant pas échappé à l’opprobre publique ni aux soupçons persistants de malversations financières.
Le parquet a requis jusqu’à 18 ans de prison contre l’ancien directeur de l’ANIF et certains de ses coaccusés, dont plusieurs femmes également mises en cause dans ce dossier. L’audience de ce jour, largement relayée par les médias locaux et les réseaux sociaux, a vu la diffusion des premières images officielles de la comparution.
Selon plusieurs sources judiciaires, Ebang Engonga était déjà en détention préventive à la prison de Black Beach, à Malabo, au moment de la diffusion virale de ses vidéos compromettantes. Ces images avaient provoqué une vague d’indignation dans le pays, accentuant la pression sur les autorités pour faire toute la lumière sur les agissements de l’ancien dirigeant.
Le procès devrait se poursuivre dans les prochains jours. La justice équato-guinéenne est attendue au tournant sur cette affaire emblématique mêlant pouvoir, scandale sexuel et détournement de fonds publics.
Emedia