Depuis le coup d’État du 5 septembre 2021, la Guinée traverse une période marquée par une répression grandissante. La junte militaire, qui dirige le pays d’une main de fer, est accusée de graves violations des droits humains, allant des disparitions forcées aux exécutions extrajudiciaires.
Les cas se multiplient et suscitent l’indignation. Récemment, la mort en détention du général Sadiba Koulibaly dans des circonstances troubles et la disparition inexpliquée du colonel Pépé Célestin Bilivogui ont renforcé les interrogations sur les pratiques du régime. À cela s’ajoute l’arrestation opaque des figures de la contestation, Oumar Sylla, dit Foniké Mengué, et Mamadou Billo Bah, enlevés en plein cœur de Conakry. Depuis, aucune information officielle ne permet de confirmer leur sort, laissant planer le spectre des pires scénarios.
Le silence de la junte alimente les craintes d’une dérive répressive systématique. Les interrogations se font pressantes : Foniké Mengué et Billo Bah sont-ils détenus dans un lieu clandestin ? Ont-ils été victimes de torture ? Ou pire encore, ont-ils subi le même sort que d’autres opposants présumés, dont les exécutions restent non revendiquées mais redoutées ?
Face à cette situation, la pression internationale s’intensifie. Ibrahima Sakho, président du parti Changement, Progrès, Unité pour la Guinée (CPUG), appelle à l’ouverture d’une enquête internationale sous l’égide des Nations unies. Une initiative qui pourrait contraindre la junte à s’expliquer et révéler l’ampleur des exactions commises.
La Guinée est à la croisée des chemins. La junte peut-elle indéfiniment se soustraire à ses responsabilités ? Si Foniké Mengué et Billo Bah sont en vie, le régime doit en apporter la preuve. S’ils ne le sont plus, la vérité finira par éclater.
Emedia