Depuis lundi dernier, les localités à forte concentration de talibés comme Galoya, Madina Ndiathbé, Ndioum ou encore d’autres du Fouta en général, commencent à constater le vide laissé par les élèves coraniques. La fête de Tabaski étant leur seule période de vacances pour une durée d’un mois.
Rues, gares routières, lampadaires et lieux de révision nocturnes sont dépeuplé pour un mois.Depuis lundi dernier, les talibés, jeunes comme un peu plus âgés (sanndaaji) ont pris congé de leurs écoles coraniques (dudal en Pulaar), beaucoup d’entre eux n’étant pas originaires de ces localités. Une absence qui se prolongera comme chaque année jusqu’au lendemain de la Tamkharite. A la gare routière de Galoya, le jeudi après-midi, ils sont plus d’une trentaine de talibés exceptionnellement bien habillés avec leur sac et sourire aux lèvres, attendant impatiemment une voiture. Les plus jeunes informent aux passants à haute voix et parfois en chœur «ko min juultoyoobé» (Nous partons pour les besoins de la fête en Pulaar). Dans ce groupe, trois jeunes talibés âgés entre 11 et 12 ans, moins enthousiastes, avec une mine moins reluisante que le reste, font fi des paroles de leur maître qui leur demande de retourner à la maison. Car ce trio devra prendre son mal en patience et attendre leurs parents qui viendront au marché hebdomadaire du vendredi pour rentrer avec eux. C’est une attente qui parait très longue pour eux qui voient leurs camarades monter sur une voiture.
Ainsi, durant ce mois de congé des apprenants de l’école coranique, leur absence est notée. Car dans ces localités où ils sont venus pour étudier, ce sont eux qui font certaines tâches. A part la mendicité dans les rues et les gares routières, les talibés sont employés à certaines tâches ménagères (faire la vaisselle, le ménage…), employés de travaux champêtres et porteurs de bagages avec rémunération. Le dénominateur commun chez les talibés en ce début de congé est la joie immense. Car après un an, ils vont retrouver leur famille laissant, loin des rigueurs des maîtres coraniques et la dictature de leurs âinés talibés. Mais leur tuteur et leur employeur connaissent durant 30 jours, des moments difficiles car les talibés les soulageaient dans leurs travaux.
Cette année encore, c’est après la Tamkharite, début de l’an musulman, que les talibés retrouveront leur localité d’accueil et d’étude au grand bonheur des populations autochtones.
Demba NIANG (Correspondant)