Le député Guy Marius Sagna a réagi à la réponse du ministre de l’Éducation nationale qu’il accuse de contradictions et de tentatives de banalisation de dépenses jugées injustifiées. Dans un post, il reproche au ministre de reconnaître des achats effectués par son département tout en insinuant que le député aurait été « induit en erreur ». Des achats qualifiés de dépenses de fonctionnement régulières mais qui, selon le parlementaire, relèvent plutôt du gaspillage. « Changer du neuf par du neuf », ironise-t-il, évoquant entre autres un matériel de petit déjeuner acquis pour 650 000 F CFA, symbole à ses yeux d’une gestion loin d’être rigoureuse.
Pour le député, il est indécent de comparer les pratiques de gestion du Sénégal, pays parmi les plus appauvris de la planète, à celles des pays développés. Il appelle à une rationalisation réelle des finances publiques, surtout dans un contexte hérité d’une gouvernance précédente qui, selon lui, a conduit l’État dans une impasse budgétaire. La rigueur prônée par les nouvelles autorités ne saurait être compatible avec des dépenses jugées superflues. Il dénonce l’attitude du ministre qui qualifie ces montants de « dérisoires » et de simples « détails », affirmant que les populations, elles, sauront apprécier la gravité des enjeux.
Guy Marius Sagna rappelle avoir adressé, entre décembre 2024 et avril 2025, vingt-neuf questions écrites sur des problématiques concrètes de terrain : fermeture d’établissements, absence de manuels scolaires, écoles délabrées, retards d’intégration des enseignants ou encore manque de personnel et d’infrastructures dans plusieurs régions du pays, notamment en Casamance. Des préoccupations qui, loin d’être anecdotiques, constituent pour lui le cœur des vrais enjeux du secteur éducatif.
Le député accuse en outre le ministre d’avoir évité de répondre à sa question sur les pratiques de « régularisation », ces ajustements administratifs qui peuvent, selon lui, ouvrir la porte à des abus et à la prévarication. Il s’interroge sur leur compatibilité avec les principes de transparence et de concurrence loyale, surtout dans l’attribution de marchés publics d’un certain volume.
Face à l’appel du ministre à « recentrer le débat », Guy Marius Sagna réaffirme la légitimité et la rigueur de ses interrogations, soulignant qu’il a également adressé onze autres questions écrites sur des enjeux de formation, de recrutement ou encore de sécurité dans les établissements scolaires, entre avril 2024 et la dissolution de la 14e législature. Il inscrit son action dans le cadre du Plan Diomaye pour la Casamance, dont il se fait le relais et le défenseur au sein de l’Assemblée, avec un suivi constant des engagements pris par l’exécutif.
Il conclut en affirmant que l’Assemblée nationale est, avant même l’Inspection générale d’État ou la Cour des comptes, la première vigie du peuple. Chaque franc voté par les députés engage leur responsabilité. Il promet de continuer à interroger les ministres tant que les citoyens le lui demanderont. « La République a besoin de députés qui écoutent le peuple, pas de gestionnaires qui méprisent ses préoccupations », affirme-t-il. Pour lui, les défis sont immenses et nécessitent une gouvernance irréprochable, où aucun montant n’est trop petit pour mériter une explication.
Emedia