La place du souvenir a vibré au rythme de la culture sérère en la mémoire de l’éminent écrivain et guitariste feu Alphonse Raphaël Ndiaye. Décédé le 5 janvier 2023, son riche parcours d’homme de lettres dans toute sa globalité et directeur général de la fondation Leopold Sédar Senghor d’alors a résonné dans les oreilles de l’assemblée réuni ce vendredi pour le mémorial de l’artiste organisé par la CACSEN et l’Aes.
Frère aîné de l’archevêque de Dakar monseigneur Benjamin Ndiaye qui apprécie « son esprit méthodique dans son travail et dans sa pensée », Alphonse Raphaël Ndiaye était selon les témoignages du ministre secrétaire d’Etat à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, Bacary Sarr « un pasteur des cultures qui avait la capacité de passer d’une langue à une autre. Il avait aussi la capacité de faire en sorte que les langues dialoguent et discutent. »
C’est fort de cette posture multidimensionnel qui a fait de l’homme « un profond humaniste dans le dialogue des langues humanistes, dans le dialogue des cultures et dans le dialogue des civilisations », a dit le ministre secrétaire d’Etat à la Culture.
« Très ancré dans la tradition sérère, l’homme multidimensionnel ne s’empêchait pas à s’approcher de son frère, attaché aux fondements religieux pour plus d’ouverture spirituelle. « A l’écouter, j’étais souvent dans l’admiration parce que moi étant parti très tôt au séminaire j’étais certainement moins enraciné que lui dans la tradition surtout que par la suite à travers ses recherches, il s’y est beaucoup plus impliqué. Donc, il m’a beaucoup appris aussi à connaître ma culture. Nous n’étions pas du même milieu, je suis plutôt un religieux lui il est vraiment dans la culture profane, j’ose dire et qui a souvent cherché à me titiller pour savoir quels étaient mes fondements, mes convictions religieuses. C’est dire que nous avions des débats assez animés sur le plan de la religion », a dit l’archevêque de Dakar.
Ses archives, la mémoire culturelle, les émissions animées à la chaîne nationale sénégalaise, les recherches effectuées au niveau de l’université et son expertise internationale ont permis à l’éminent philosophe « de faire en sorte que les patrimoine deviennent ce sur quoi les civilisations doivent se reposer pour bâtir un État, un pays de souveraineté », a renchéri le secrétaire d’État à culture conformément à l’appel du président de la CACSEN, Alpha Sy pour « la préservation du patrimoine de grande intellectuels comme monsieur Raphaël Ndiaye ».
Une reconnaissance qu’il a bien voulu faire de son vivant à l’endroit du président poète Leopold Sédar Senghor, à en croire Sophie Gladima, maire de Joal-Fadiouth : « nous avions un projet qui lui tenait à cœur à savoir valoriser l’héritage de feu Leopold Sédar Senghor, Dieu merci nous avons commencé les travaux on aurait bien aimé qu’il soit à nos côtés, mais Dieu en a voulu autrement. »
Arame Fall NDAO