Dans un post , le juge et homme politique Ibrahima Hamidou Dème, président du parti Ensemble pour le Travail, l’Intégrité et la Citoyenneté (ETIC), s’en prend frontalement au Premier ministre Ousmane Sonko, l’accusant de menaces répétées contre les libertés fondamentales et de tentations autoritaires.
Réagissant à des propos de Sonko en Chine affirmant que, s’il était président de la République, « certaines personnes ne parleraient plus », l’ancien magistrat dénonce une volonté assumée de museler les voix critiques. Il rappelle qu’il y a quelques semaines, le leader du parti Pastef avait déjà déclaré, devant les députés, vouloir s’« impliquer personnellement » pour faire taire certains chroniqueurs jugés trop virulents à son égard.
Pour Ibrahima Hamidou Dème, ces déclarations ne relèvent ni de l’improvisation ni de l’exagération verbale. Il y voit les signes inquiétants d’un projet politique fondé sur l’intimidation, l’exclusion des opposants et le rejet de la contradiction. À travers cette prise de position, le président d’ETIC alerte sur une dérive dangereuse pour la démocratie sénégalaise, évoquant un « dictateur en puissance » qui dissimule de moins en moins ses ambitions.
Dans une formulation inspirée de l’histoire romaine, il interpelle Ousmane Sonko comme Cicéron interpellait jadis Catilina : « Jusqu’à quand abuseras-tu de notre patience ? » Il accuse le Premier ministre d’agir comme un chef de clan, et non comme un responsable d’État, et de se croire au-dessus des lois et des critiques.
Dème rappelle que la République sénégalaise repose sur la pluralité des opinions, la liberté d’expression et l’équilibre des pouvoirs. À ses yeux, toute tentative de faire taire les voix dissidentes constitue une menace pour ces fondements. Il prévient que le silence imposé par la force ou la peur est le point de départ de toutes les tyrannies.
« Le Sénégal n’est pas une propriété privée. Le pouvoir ne confère pas le droit d’effacer qui l’on veut. Et la démocratie ne saurait se plier aux caprices d’un homme incapable de supporter la contradiction », écrit-il en conclusion, réaffirmant son attachement à un Sénégal démocratique, pluraliste et respectueux des droits fondamentaux.
Emedia