La Direction générale des élections (Dge) a remis, vendredi dernier, les fiches de parrainages aux candidats déclarés. Ceci marque le top départ pour la présidentielle de février 2024. En effet, les candidats auront le choix entre le parrainage citoyen, parlementaire et celui des élus locaux. Invitée de l’émission Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3 Iradio, Aminata Touré déplore un traitement différencié des candidats. « Il y’a eu des modifications importantes mais ce qu’il faut constater c’est qu’il y’a un traitement différencié des candidats. Vous avez des candidats qui, s’ils ont des députés peuvent se passer du parrainage. Ceux qui n’en ont pas doivent faire du parrainage citoyen. Il aurait été bon de mettre tout le monde sur le même pied d’égalité. Puisque la loi consacre l’égalité des candidats. Mais en tout état de cause il faudra effectivement aller à la rencontre des sénégalais leur expliquer ce qu’on compte faire une fois qu’on est élu. Et j’invite nos concitoyens à demander ces informations avant de parrainer qui que ce soit que ce soit un parrainage informé, conscient et volontaire », a-t-elle déclaré.
À la question de savoir est-ce que le parrainage ne constituerait pas un filtre ? Elle a répondu qu’« il fallait bien un filtre puisqu’il y’a 123 candidats à la candidature. Je pense qu’il aurait fallu que tout le monde aille voir les sénégalais. Cela dit, la loi est votée et il faut aller sur le terrain. En 2019 si je me souviens, il y’avait 113 candidats à la candidature. Il y’a un léger progrès de 10% mais à l’arrivée, on n’a pas eu autant de candidats déclarés. (…) La nature va se rétablir et les sénégalais choisiront les candidats qu’ils souhaitent choisir ».
Par ailleurs, la candidate de Mimi 2024 note une discrimination dans le retrait des fiches de parrainage. « J’ai appris que le délégué de Pastef lui-même n’a pas été autorisé à retirer des fiches. Le problème c’est qu’il faut une élection inclusive qui implique tout le monde. Le président avait convoqué le dialogue du grand pardon et il aurait dans la même lancée pardonner tout le monde y compris Sonko afin de permettre aux sénégalais de choisir librement. Il n’est pas encore trop tard pour rétablir l’équilibre », estime Aminata Touré qui appelle l’opposition à se retrouver dans une plateforme pour une élection inclusive mais également transparente. « Ça a été le rôle de toutes les oppositions. Il faut que le logiciel du parrainage soit contrôlé par tout le monde et que tout se passe normalement », a-t-elle aussi dit.
Dans un registre, elle a donné sa position sur le fait que les Premiers ministres lorgnent le fauteuil du président de la République. « La seule marche qui vous reste quand vous avez été Premier ministre c’est le poste de président de la République. Donc, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait des ambitions à ce niveau-là. C’est parce qu’on a une expérience et qu’on veut aller à une étape supérieure », a précisé Mimi Touré.