L’opération d’immatriculation des motos Jakarta, initiée par le gouvernement, suscite une vive contestation chez les conducteurs. Ces derniers dénoncent les délais serrés et les taxes imposées, exprimant leur mécontentement à travers des manifestations. Une situation qui a interpellé Mody Guiro, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS).
Invité de l’émission « Jury du Dimanche » sur iRadio, le syndicaliste a approuvé la démarche des autorités, tout en appelant à une concertation avec les acteurs du secteur pour parvenir à un consensus. Selon lui, la réglementation doit s’adapter aux réalités de cette activité. « Quand on demande une mise en conformité, il faut s’assurer que toutes les structures nécessaires sont en place pour éviter des blocages ou des abus. Sans cela, on risque de favoriser le trafic illégal », a-t-il averti.
Mody Guiro propose par ailleurs des alternatives pour accélérer le processus d’immatriculation. « Pourquoi ne pas demander aux conducteurs de porter des gilets avec leur numéro d’immatriculation ? Cela se fait dans d’autres pays », a-t-il suggéré. Il insiste également sur la nécessité d’établir un climat de confiance entre l’État et les conducteurs, en privilégiant le dialogue et des mesures incitatives plutôt que la répression.
Le patron de la CNTS a également élargi le débat, estimant que le soulèvement des conducteurs de Jakarta reflète un problème plus profond : le chômage des jeunes. « Cette crise devrait pousser les autorités à réfléchir sur des solutions concrètes pour créer des emplois », a-t-il conclu.
Ce plaidoyer pour une approche plus inclusive et concertée interpelle l’État, qui devra concilier réglementation et réalités sociales pour apaiser les tensions.
Arame Fall Ndao
Pape Doudou Diallo