Le Collectif Interministériel des Agents de l’Administration Sénégalaise attend du ministre des Finances une date pour l’effectivité des indemnités et menace d’aller en grève au cas échéant.
La sortie du ministre des Finances sur la chaîne de télévision nationale évoquant les indemnités a instauré un climat de désespoir au sein du Collectif. En effet, dans un communiqué parvenu à Emedia ce lundi, il mentionne: « après la rencontre avec le Premier ministre, tenue le mardi 6 février 2024, le Collectif Interministériel des Agents de l’Administration Sénégalaise avait un espoir que ses préoccupations seront prises en compte par le gouvernement du Sénégal. En effet, nous attendions la réponse du PM, le vendredi 9 février, après l’évaluation budgétaire que le ministre des Finances devait lui faire parvenir. Mais, à notre grande surprise, lors de la rencontre entre le Premier ministre et les Centrales syndicales, le vendredi 9 février 2024, nous étions abasourdis et stupéfaits de la sortie du ministre des Finances sur la chaîne nationale « la RTS1 ». Ce dernier, évoquant la question de l’indemnité de logement, l’assimile avec l’indemnité spéciale complémentaire que le gouvernement avait allouée à tous les fonctionnaires de l’administration en 2022 ».
Néanmoins, les membres du collectif estiment que le ministre des Finances s’est trompé de bonne foi en voulant leur faire comprendre que l’indemnité de logement est comprise dans l’indemnité spéciale complémentaire et d’autres types d’indemnités. C’est ainsi qu’ils rappellent à ce dernier que sur les 175.000 agents, émergeant dans le budget de l’État, les 157.000 disposent d’une indemnité de logement, en plus de l’indemnité spéciale complémentaire.
«À titre d’exemple, les enseignants, les corps militaires et paramilitaires, certains agents de la santé et les magistrats ont une indemnité de logement en plus de la dernière revalorisation salariale, au même titre que les agents interministériels. Cet argumentaire du ministre ne passera pas et nous attirons l’attention du Premier ministre qu’on n’acceptera que si ce dernier fera une évaluation de toutes les augmentations faites par l’État dans 15 jours au lieu de venir nous dire au final que l’indemnité de logement est comprise dans l’indemnité spéciale complémentaire. Comme l’a si bien dit le ministre des Finances, les augmentations varient entre 80.000 et 300.000 FCfa, de la hiérarchie C à la hiérarchie A1. Si l’indemnité de logement qui est de 100.000 FCfa était prise en compte dans l’indemnité spéciale donc, pour être raisonnable, ceux de la hiérarchie C qui ont une augmentation de 80.000 FCfa doivent se retrouver avec 180.000 FCfa, ceux de la hiérarchie B4 qui ont 100.000 FCfa auront 200.000 FCfa, et ceux de la hiérarchie B1 qui ont 150.000 FCfa à 250.000 FCfa et les hiérarchies A2 qui ont 250,000 FCfa doivent avoir 350.000 FCfa, les hiérarchies A1 qui ont 300.000 FCfa auront 400.000 FCfa. Nous allons revenir à travers un point de presse le jeudi pour une large explication », notent-ils.
Au demeurant, le collectif rappelle que l’indemnité de logement qu’il réclame n’est pas une augmentation de salaire, mais plutôt une réparation de l’iniquité salariale et de l’injustice pour les 18.000 travailleurs qui restent. Les membres du collectif rappellent de surcroît « qu’en 2023, le ministre des Finances avait rencontré le collectif et estimé que cette revendication n’est pas possible, car n’est pas prise en compte dans le budget de 2023. Mais en perspective économique de 2024, cela est possible ».
Le Collectif a également évoqué le caractère pacifique, adopté depuis le mois de décembre, à travers des dialogues et rencontres avec les autorités, notamment les deux audiences à la présidence et une rencontre avec le Premier ministre, ont-ils indiqué. «Nos revendications ont été abordées en Conseil des ministres, du mercredi 7 février 2024 et le président avait instruit les ministères concernés de prendre les mesures idoines pour la satisfaction de nos revendications. Le Premier ministre nous avait donné une semaine pour une réponse. Nous attendons du ministre des Finances une date pour l’effectivité de nos indemnités. Sans quoi, c’est toute l’administration qui va aller en grève et lui seul sera le responsable du blocage », prévient-il.
- Fall NDAO