Vaquer à ses occupations sans le moindre souci d’être victime d’agression n’est plus coutume chez la majeur partie des dakarois. Une situation inquiétante pour les populations qui, pour la plupart, trouvent leur quotidien dans les rues de Dakar.
À Niary Tally, plus précisément au niveau des deux voies, c’est pratiquement le constat prédominant. Des ambulants qui installent leur marchandises côte à côte avec les vendeurs de café sur les trottoirs déplorent ainsi l’insécurité qui règne à Dakar.
Gardien de voiture au niveau du jardin public de Niary Tally, un jeune homme sous le couvert de l’anonymat murmure : “nous vivons des moments très graves ces temps-ci et personne n’en parle. Maintenant, les gens n’osent plus sortir au-delà de 21 heures alors qu’on avait l’habitude de rester dans les rues jusqu’à 23 heures et rentrer tranquillement chez nous”.
Ces faits sociétaux devenus très récurrents à Dakar résultent, pour d’aucuns, de la “démission des parents dans l’éducation de leur progéniture”. Mouhamed Mbodj, enseignant, se lâche : “cette situation d’insécurité grandissante est favorisée par la retraite des parents dans l’éducation spirituelle des enfants qui leur permet d’affronter les difficultés de la vie. M. Mbodji d’ajouter que l’autre facteur favorisant l’insécurité reste la pauvreté qui sévit au Sénégal. Pour lui, le manque d’emploi causé par ricochet par le manque de formation professionnelle des jeunes fait le lit de l’insécurité. “Il faut qu’il y ait des infrastructures pour l’insertion des jeunes. Quelqu’un qui n’a pas d’emploi, sans éducation de base va sûrement tenter sa vie dans la délinquance”, estime-t-il.
Au Sénégal, les rassemblements politiques des leaders engendrent aussi des séries d’agressions. Un phénomène que déplorent les jeunes qui appellent les décideurs à plus de responsabilité. “Tout ce qui se passe actuellement au Sénégal c’est la faute aux politiciens avec leur divergences sur la date de l’élection présidentielle. Si non, le pays est au calme et il n’y a pas d’agression parce que les auteurs profitent de ces moments de manifestation pour faire leur sale boulot. Donc vivement la fin de cette crise politique pour qu’on puisse retrouver le Sénégal d’avant”, fulmine Seydina Omar, vendeur de friperie. C’est dans cette même ordre d’idée que s’inscrivent les propos de Ibrahima Gueye, agent de banque à la retraite. Selon lui, c’est uniquement lors de manifestations que l’on constate des problèmes d’insécurité à Dakar, plus particulièrement à Niary Tally. Cependant, d’une manière générale, on peut dire qu’il y a de l’insécurité dans certains coins de Dakar, mais c’est plus récurrents pendant les manifestations. “Vous l’avez vous-même constaté, c’est pendant les manifestations que la circulation des deux roues motorisés est interdite parce qu’ils sont aussi la cause de cette situation. Avec les motos, tu peux facilement agresser une personne sans que cette dernière ne puisse te poursuivre parce qu’il n’y a pas de plaque ni rien sur lequel on peut se référer pour reconnaître la moto en question ”, a renchérit Mouhamed Ndiaye.
Même si les agressions ne datent pas d’aujourd’hui à Dakar, il est à noter que celles-ci sont très récurrentes ces temps-ci, d’où la nécessité, pour eux, pour l’État de s’efforcer à assurer la sécurité des personnes et des biens. “Nous constatons tous que l’État déploie des moyens pour le maintien de l’ordre lors des manifestations, qu’il en fait autant tous les jours et le problème sera réglé”, réclament-ils.
Arame Fall NDAO