Ce vendredi 21 novembre 2025, à l’occasion de la Journée mondiale de la pêche (JMP), les professionnels de la pêche au Sénégal ont tiré la sonnette d’alarme face à la raréfaction du poisson et aux conséquences dramatiques sur le secteur. Sous le thème « Solidarité Agissante », cette célébration coïncide avec la mise en œuvre du plan d’action de la Coalition Nationale pour une Pêche Durable (CONAPED), qui vise l’horizon 2030 et sensibilise l’opinion nationale et internationale sur la menace pesant sur la sécurité alimentaire et les métiers de la pêche.
Le secteur fait face à une crise profonde : tensions entre pêcheurs utilisant différentes techniques, rivalités entre pêche artisanale et industrielle, et concurrence déloyale d’entreprises étrangères implantées sur le marché. Les femmes transformatrices peinent à accéder au poisson et dépendent désormais des marchés centraux. Face à cette situation, la CONAPED appelle à la sécurisation et à la professionnalisation des métiers de la pêche, tout en rappelant l’engagement public pris en 2016 par la Coalition Diomaye pour une pêche durable et transparente.
Les organisations de pêche demandent à l’État : une meilleure protection des ressources halieutiques, la publication du registre des navires de pêche industrielle, le gel des autorisations d’usines de farine et d’huile de poisson, la réalisation d’audits environnementaux et sociaux, ainsi que la reconnaissance et la professionnalisation des métiers de la transformation artisanale. Elles insistent également sur la protection des pêcheurs artisans, l’implication des communautés dans le suivi de l’exploitation pétrolière et gazière offshore, et la réservation de l’exploitation et de la commercialisation de la sardinelle et de l’éthmalose aux acteurs nationaux pour renforcer la sécurité alimentaire et la création d’emplois.
Enfin, la CONAPED appelle à l’évaluation indépendante de l’accord de pêche Sénégal-UE, à la fixation d’une contrepartie financière pour le secteur, et au gel des licences ciblant les petits pélagiques côtiers surexploités. Pour les professionnels de la pêche, ces mesures sont indispensables pour préserver l’emploi, garantir la durabilité du secteur et protéger la sécurité alimentaire nationale.
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