Un colloque international consacré à l’intelligence artificielle (IA) et l’État de droit en Afrique de l’Ouest s’est ouvert aujourd’hui à Dakar pour trois jours d’échanges. Organisé en partenariat avec l’UNESCO, cet événement vise à explorer les opportunités et les défis que pose l’IA dans le cadre juridique et institutionnel.
Révolution numérique et administration de la justice
Lors de la cérémonie d’ouverture, Souleymane Teliko, directeur général du Centre de formation judiciaire, a souligné l’importance d’anticiper l’impact du numérique, et plus particulièrement de l’IA, sur le fonctionnement des juridictions. « Notre établissement entend mettre le focus sur des problématiques nouvelles qui peuvent transformer durablement l’administration de la justice », a-t-il déclaré.
L’UNESCO ayant développé des modules de formation sur l’IA à destination des professionnels du droit, l’atelier permettra d’examiner la pertinence de leur intégration dans les programmes de formation judiciaire. L’objectif est double : identifier les bénéfices potentiels de l’IA et en mesurer les risques.
Un enjeu régional et des défis à relever
Cette réflexion ne se limite pas au Sénégal. Des responsables de formation judiciaire venus de Guinée, de Côte d’Ivoire, du Mali, du Togo et du Burkina Faso prennent part aux discussions afin de donner une dimension régionale aux recommandations.
L’un des défis majeurs reste la fracture numérique. « Il est essentiel de s’interroger sur la faisabilité de cette transition technologique dans des contextes où l’accès aux outils numériques reste limité », a reconnu Souleymane Teliko.
Un impact sur le fonctionnement des juridictions
Parmi les questions soulevées figure la contribution de l’IA au désengorgement des tribunaux et des prisons. L’automatisation de certaines tâches judiciaires pourrait accélérer le traitement des dossiers et améliorer l’efficacité des juridictions. « L’IA peut être un levier d’amélioration, mais il faut des mesures concrètes pour garantir qu’elle soit un appui et non un frein », a précisé le directeur du Centre de formation judiciaire.
Au-delà du domaine juridique, l’intelligence artificielle s’impose comme une technologie clé dans la santé, l’éducation et la sécurité. Ce colloque permettra ainsi de poser les bases d’une approche responsable et éthique de son utilisation en Afrique de l’Ouest.
Emedia
Photo : Pape Doudou Diallo