Malgré leur forte implication dans le secteur agricole, 87 % des femmes de Kaffrine ne sont pas propriétaires de terres. Un constat alarmant mis en lumière lors d’un forum de haut niveau organisé ce jeudi à la sphère administrative, sous l’égide de la Direction régionale de la famille.
Ce cadre d’échanges, qui a réuni plusieurs panelistes et acteurs du développement, a été l’occasion pour Mme Tall Ndaye Sylla, directrice régionale de la famille, de rappeler la priorité accordée à l’autonomisation des femmes par les nouvelles autorités.
« Dès son premier message à la Nation, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye a insisté sur cette question cruciale », a-t-elle souligné. Avant d’ajouter : « Au sein du ministère de la Famille, plusieurs initiatives sont déjà en cours, preuve que cette problématique est au cœur de l’agenda gouvernemental. »
Cependant, à Kaffrine, l’accès des femmes à la terre reste l’un des principaux défis à surmonter pour concrétiser cette autonomie. Un avis partagé par Mamadou Moustapha Ndao, expert et paneliste, qui, tout en saluant les efforts de l’État en matière de législation foncière, reconnaît les limites persistantes :
« Malgré les lois et mécanismes en place, le taux d’accès des femmes à la terre demeure très faible dans la région. C’est un véritable handicap, surtout quand on sait qu’elles jouent un rôle central dans l’agriculture et d’autres secteurs d’activités. »
Mamadou Moustapha Ndao a également plaidé pour la relance des travaux du Centre Départemental d’Assistance et de Formation des Femmes (CEDAF), dont le chantier est à l’arrêt depuis 2015. Il estime que cet outil pourrait jouer un rôle déterminant dans le renforcement des capacités des femmes de Kaffrine.
Boubacar Fall Bop, Emedia Kaffrine