À Kaffrine, la tension monte chez les conducteurs de motos Jakarta. Réunis ce week-end pour un point de presse improvisé, plusieurs jakartamen ont exprimé leur indignation face à l’arrestation de certains de leurs camarades, au retard dans la délivrance des récépissés d’immatriculation et ont exigé une dérogation pour pouvoir continuer à exercer en toute légalité.
Devant la presse, ces jeunes conducteurs venus de plusieurs localités de la région ont dénoncé les difficultés liées à la procédure de formalisation de leur activité. Selon eux, de nombreux dossiers déposés depuis plusieurs mois sont toujours en attente de traitement, une situation qui les expose à des sanctions injustes alors qu’ils ne cessent de réclamer leur régularisation.
Ousseynou Fall, l’un des porte-parole du jour, pointe du doigt un service des mines « débordé » :
« Les taximen font tout pour être en règle, mais le service des mines est saturé. Certains ont enregistré leurs motos depuis trois mois sans jamais recevoir de récépissé », déplore-t-il.
Même son de cloche chez Ndialo Ndiaye, venu de Mbirkilane. Ce père de famille en appelle directement au président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et au Premier ministre Ousmane Sonko :
« Nous sommes des jeunes, et cette activité est notre seule source de revenu. Nous avons déposé pour la formalisation il y a quatre mois. Ce n’est pas notre faute si les récépissés n’ont pas encore été délivrés. Pourtant, certains d’entre nous sont interpellés et leurs motos immobilisées, à quelques jours de la Tabaski », s’indigne-t-il.
Makame Cissé, venu de la commune de Nganda, insiste sur les conséquences sociales de cette situation :
« Un chef de famille privé de sa moto, à la veille de la Tabaski, est dans une détresse totale. Nous lançons un appel aux autorités : nos motos ne doivent pas être saisies à cause d’un défaut de récépissé. Nous demandons également une rallonge du délai d’immatriculation ».
Face à ces frustrations grandissantes, les jakartamen de Kaffrine appellent à une réponse urgente des autorités, afin d’éviter une paralysie de leur secteur et de préserver la paix sociale à l’approche des fêtes.

Boubacar Fall Bop, Emedia Kaffrine