Le collectif des éleveurs exprime son indignation après l’interdiction, à la dernière minute, de leur marche pacifique initialement prévue ce mercredi à Kaffrine. Issus de diverses localités du pays, les éleveurs s’étaient donné rendez-vous pour sensibiliser sur les conflits récurrents entre agriculteurs et éleveurs, qui ont causé la mort d’au moins cinq personnes en six mois.
Face à la presse, ils ont dénoncé la décision préfectorale interdisant leur manifestation pour des raisons de « risque de trouble à l’ordre public et d’entrave à la libre circulation des personnes et des biens », selon Aliou Sow, secrétaire général de l’association « Hedere Aynaabe ».
« Cette marche devait être autorisée et même financée par l’État, car elle visait à trouver des solutions aux conflits entre agriculteurs et éleveurs », a-t-il déclaré.
Saydou Ka, membre du collectif, a quant à lui estimé que « si les éleveurs ne peuvent même pas organiser une marche pacifique, alors la journée de l’élevage perd tout son sens, car cela traduit un manque de respect envers eux ». Il appelle l’État à prendre ses responsabilités en mettant en place des mesures strictes pour mettre fin à ces affrontements meurtriers.
Bien que regrettant cette interdiction, le collectif assure avoir respecté la décision des autorités. Toutefois, il compte déposer une nouvelle demande d’autorisation dans les prochains jours et prévient qu’un refus pourrait les pousser à boycotter la journée nationale de l’élevage.
Boubacar Fall Bop, Emedia Kaffrine