En visite à Kédougou, Pr Daouda Ngom, ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, a effectué une tournée d’inspection dans la réserve naturelle communautaire de Dindéfelo, accompagné du gouverneur de la région, du préfet, du directeur général de la SAPCO et de l’ambassadeur du Zimbabwe. Cette mission s’inscrit dans une série d’initiatives entreprises depuis sa prise de fonction.
Créée en 2010 à la demande des communautés locales, la réserve s’étend sur 13 300 hectares. Elle vise à préserver un écosystème essentiel, notamment un corridor de passage pour les chimpanzés — une espèce menacée d’extinction. « La protection de cet espace est capitale, non seulement pour la biodiversité, mais aussi pour le développement de l’écotourisme », a souligné le ministre.
Pr Daouda Ngom a salué le potentiel touristique des chutes de Dindéfelo, les qualifiant de site « pittoresque et unique au Sénégal », qui pourrait devenir un moteur de développement local. Il a également annoncé plusieurs mesures, dont l’affectation d’un agent des eaux et forêts avec une logistique adaptée, ainsi que la mise en place d’une unité mobile de lutte contre les feux de brousse.
Concernant le projet d’exploitation de dolomites par l’entreprise Terra Calco, sur 40 hectares de la réserve, le ministre a tenu à clarifier la situation. Bien qu’une délibération ait été obtenue auprès de la mairie de Dindéfelo, les autorités administratives n’ont pas validé cette décision. Le projet reste suspendu à la réalisation d’une étude d’impact environnemental, suivie d’une validation technique et d’une audience publique.
« Nous sommes dans un site d’une extrême sensibilité écologique et culturelle », a rappelé Monsieur Daouda Ngom, précisant que Dindéfelo se trouve dans le pays Bassari, classé patrimoine mondial de l’UNESCO. Il a affirmé que des discussions sont en cours avec les autorités locales pour mettre fin à ce projet d’exploitation minière.
« Ce site ne doit en aucun cas être sacrifié pour des intérêts économiques à court terme », a conclu le ministre.
Ibrahima Sorry Kalloga, Emedia Kédougou