Garantir un accès équitable aux soins de santé maternelle, néonatale et infantile reste un défi au Sénégal, notamment dans les zones reculées comme Kédougou. C’est dans ce cadre que 3CAP-Santé, en collaboration avec l’Union des Associations d’Élus Locaux (UAEL), organise un atelier régional de plaidoyer les 3 et 4 février 2025 à la mairie de Kédougou.
L’événement mobilise élus locaux, acteurs de la société civile et représentants du ministère de la Santé pour discuter des stratégies de financement et d’amélioration des services de santé destinés aux mères et aux enfants.
Mansour Dieng, représentant du ministère de la Santé, a rappelé l’importance d’une approche concertée pour relever les défis :
« La situation de la santé maternelle est une préoccupation nationale. Nous avons mis en place plusieurs plans stratégiques, comme le Plan
Sériménia N et le plan budgétisé de planification familiale 2024-2028, alignés sur les Objectifs de Développement Durable. »
La région de Kédougou, avec ses contraintes géographiques et démographiques, est particulièrement concernée par ces enjeux. L’accès difficile aux infrastructures de santé, combiné à une forte mobilité des populations liée à l’orpaillage et aux échanges transfrontaliers avec la Guinée et le Mali, complique la prise en charge des patients.
Pour Nianga Boubane, président du conseil départemental de Salémata, l’implication des élus est essentielle :
« La santé est une compétence transférée aux collectivités. Nous avons construit une maternité et nous collaborons avec l’USAID pour un nouveau projet à Kéoué. Une coopération intercommunale serait un levier important pour améliorer l’offre de soins. »
L’atelier vise à mobiliser davantage de ressources pour la santé maternelle et infantile, tout en favorisant une meilleure appropriation des politiques sanitaires par les collectivités.
La rencontre de Kédougou doit déboucher sur des recommandations concrètes afin d’assurer un financement durable et une gouvernance locale efficace des services de santé. À travers cette initiative, les acteurs espèrent réduire les inégalités et renforcer la prise en charge des mères et des enfants, un enjeu essentiel pour l’avenir de la région.
Ibrahima Sorry Kalloga, Emedia Kédougou