Le Mali, le Burkina Faso et le Niger signent la charte du Liptako-Gourma, instituant l’Alliance des États du Sahel (AES). Celle-ci a pour objectif d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle au bénéfice des populations des pays signataires.
Les parties contractantes, les présidents de transition du Mali, Colonel Assimi Goita, du Burkina Faso, Capitaine Ibrahima Traoré, et du Niger, Général Abdourahmane Tiani, « convaincus de la nécessité de poursuivre les luttes héroïques menées par les peuples et les pays africains pour l’indépendance politique, la dignité humaine et l’émancipation économique », ont convenu, entre autres dispositions, « de mettre en place ultérieurement les organes nécessaires au fonctionnement et mécanismes subséquents de l’Alliance et définir les modalités de son fonctionnement », selon les termes de l’accord.
D’ores et déjà, les signataires « s’engagent à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et la criminalité en bande organisée dans l’espace commun de l’Alliance. »
En outre, ils entendent « œuvrer à la prévention, la gestion et au règlement de toute rébellion armée ou autre menace portant atteinte à l’intégrité du territoire et à la souveraineté de chacun des pays membres de l’Alliance, en privilégiant les voies pacifiques et diplomatiques et, en cas de nécessité, à user de la force pour faire face aux situations de rupture de la paix et de la stabilité. »
« Toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs Parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres Parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les Parties, de manière individuelle ou collective, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité au sein de l’espace couvert par l’Alliance », stipule l’article 6.
L’article 7 prévient : « L’agression, telle qu’évoquée à l’article 6, comprend également toute attaque contre les Forces de défense et de sécurité de l’une ou plusieurs Parties contractantes, y compris lorsque celles-ci sont déployées à titre national sur un théâtre d’opération en dehors de l’espace de l’Alliance ; toute attaque et en tous lieux, contre les navires ou aéronefs de l’une ou plusieurs Parties.
Le financement de l’Alliance est assuré par les contributions des Etats Parties, précise l’article 10.
Le Burkina Faso et le Mali ont affiché leur solidarité avec les nouvelles autorités nigériennes, après le coup d’Etat du 26 juillet à Niamey, en particulier face à la menace brandie par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) d’intervenir militairement pour rétablir l’ordre constitutionnel.