Le coup d’État militaire survenu aux premières heures de ce mercredi 30 août au Gabon était prévisible. C’est l’analyse faite par l’ancien journaliste de Rfi, Assane Diop, intervenant lors du plateau spécial sur iRadio-Itv.
« De nombreux observateurs et surtout de nombreux Gabonais avec qui je me suis entretenu notamment ces derniers jours s’attendaient à une crise. Ils pensaient surtout à une crise post-électorale beaucoup plus tendue qu’en 2016, lorsque Ali Bongo faisait face à Jean Ping, qui avait qualifié la victoire d’Ali Bongo de hold up électoral. Beaucoup de Gabonais s’attendaient à un nouveau hold up électoral », affirme Assane Diop au micro de iradio.
Pour l’ancien journaliste de RFI qui a une longue pratique de la politique africaine, « il y avait les signes avant-coureurs de cette réélection annoncée d’Ali Bongo à un troisième mandat : Le refus d’accréditation de journalistes étrangers, la suspension de Tv5 Monde, France24, de Rfi, ou encore le refus d’observateurs étrangers. Et puis, il y a eu cette annonce des résultats en catimini à l’aube de ce mercredi 30 août par le président du Centre gabonais des élections (Cge) ».
Et M. Diop de poursuivre : « des résultats annoncés semble-t-il, selon des témoins, à 03 heures et demi du matin, après quatre jours de faux suspens du scrutin de samedi dernier. Cette annonce de la réélection d’Ali Bongo a été aussitôt qualifiée de coup de force électoral, selon l’opposition, suivie dans la foulée d’un coup d’État militaire ».