Quand le mensonge prend l’ascenseur, la vérité emprunte sûrement les escaliers, accusant certes un retard, mais elle arrive toujours et siffle la fin de la calomnie ! J’ai vu quelques « amis » déblatérer sur mon émission avec MNF, certains à juste titre car n’ayant pas suivi, d’autres par malhonnêteté car n’ayant aucun problème avec les propos mais avec leur auteur. Je n’apporte aucune réplique pour les deux, mais par devoir, j’essaye d’éclairer la lanterne de ces personnes désireuses de mieux comprendre, d’où ma question : de quoi s’agit-il ?
Dans le fond, cette querelle picrocholine n’intéresse que des « milli-temps » irascibles, loquaces, avec des arguments spécieux. Mon propos est immarcescible sur la question ! Revenons-en dans le détail : après des commentaires en dilettante par ci et par là et des posts aux allures d’une calembredaine sur la dette cachée, je fustige cette mauvaise foi poussant à travestir des propos pour y apporter des correctifs ! Ce que j’ai dit depuis le début est que la dette (vis-à-vis du secteur bancaire) ne pouvait pas être CACHÉE, ni au FMI ni à la BCEAO ; j’ai d’ailleurs rajouté en réclamant le limogeage du directeur Afrique du FMI.
Ensuite, j’ai affirmé qu’elle n’était pas cachée au ministère car les écarts constatés ont été relevés entre les chiffres de la DDP et ceux de la DODP. J’ai aussi interrogé la période de dissimulation, rappelant la période où l’état d’urgence avait été proclamé et les pouvoirs du Parlement transférés au PR qui pouvait par des ordonnances agir sur des compétences dédiées à l’hémicycle.
En outre, je suis bien le premier dans le débat public à avoir affirmé que dans mes calculs, la dette était à 116 % (conférence FRAPP) pendant que toute l’opinion était à 99 %. Je suis encore le seul à avoir affirmé (émission MNF) que les vrais chiffres de la dette sont autour de 130 % (la publication aujourd’hui du FMI table désormais à 132 %).
Pourquoi user de mensonges et de manipulations pour faire dire aux gens ce qu’ils n’ont jamais dit ?? Depuis un moment, c’est la mélopée concernant la terminologie (cachées, dissimulées, erronées, etc.). Ce dont nous alertons dépasse tout cela, on parle de la politique d’endettement et du système de gestion de notre dette qui n’est pas intelligente !
Il est étonnant de voir des individus n’ayant jamais étudié la comptabilité publique, ni lu un manuel de finances publiques nous tympaniser sur un débat dans lequel ils sont intellectuellement démunis et techniquement handicapés. Je n’ai pas l’habitude de répondre à ces billevesées, mais à un moment il faut dire la vérité ou se taire, tel qu’enseigné par le prophète (sawaaas). Le comble de la bêtise, c’est l’émission de commentaires irrespectueux et caustiques dans un domaine qu’ils n’ont jamais investi ! Comment parler de dettes dans les finances publiques alors que l’on ne connait même pas le cadre régional sur la politique et la gestion de la dette ? Incapable de faire la distinction entre une dette consolidée et une dette de l’État central ? Étant donné que vous refusez d’entendre raison, au nom de l’ignorance et de la bêtise, taisez-vous ! Enfin j’avais rappelé la dette contingente et les dépenses extrabudgétaires à des fins pédagogiques.
Le FMI avait toujours rappelé d’intégrer dans la LF les dettes garanties et autres engagements ; le Sénégal sous Macky avait continué dans la Dé-gestion.En 2004 : toute l’histoire des chantiers de Thies est une affaire de dépenses extrabudgétaires. Les autres choses qu’on a voulu y rajouter visaient juste à corser les charges d’accusation. Idrissa fut démis et envoyé en prison. En 2006 : le Sénégal bénéficie de l’annulation de la dette dans le cadre de l’initiative PPTE et, de mémoire, le ratio dette/PIB est ramené à 18%. En 2008 : on recommence avec les dépenses extrabudgétaires de l’ordre de 300 milliards dans le cadre des chantiers de l’OCI. Le ministre Ibrahima Sarr fut démis. En 2008 : Wade lance le projet de construction de l’aéroport de Diass. Une société de gestion est mise en place avec participation majoritaire de l’État. Elle lève avec la garantie de l’État un financement de 200 millions d’euros pour la construction de l’aéroport et les remboursements se font avec la taxe aéroportuaire versée dans un compte séquestre à la BNP Paris. Tous les États font ce genre de montage pour éviter d’alourdir la dette de l’État central et ça ne s’appelle pas CACHÉE car non détournée et connue des services de l’État !
L’État français, par exemple, a garanti des prêts aux municipalités qui ont construit les casernes de gendarmerie et le remboursement du prêt se fait avec les charges locatives payées par l’État pour ses gendarmes. Nous avons des centaines d’exemples dans ce sens…
Enfin je donne l’exemple des charges salariales de l’État : dans notre zone les critères imposent le ratio de 35 % à ne pas dépasser. Pourtant, nous savons tous que l’État paie des salaires (charges de fonctionnement) dans certaines structures et à des contractuels qui ne ressortent pas dans le ratio susmentionné. Est-ce un salaire caché ?? Ou un emploi caché ? Revenez à la raison avant que l’on vous trouve des vétérinaires !!!
Ce débat, à mon sens, pose avec acuité la pertinence des critères de convergence dans lesquels nos pays se trouvent et questionne la cohérence de notre politique d’endettement. Je crois humblement que nous devons les revoir en intégrant la démarche smart-debt et l’urgence d’avoir une banque centrale au service du développement de nos États et non à la disposition des établissements bancaires et financiers majoritairement étrangers dans la zone.
Cheikh Oumar DIAGNE
SG du Rassemblement pour la Vérité/ ACD