Macky Sall prend part au 15ème sommet des Brics (Brésil-Russie-Inde-Chine-Afrique du Sud) qui s’est ouvert hier, à Johannesburg. Plus de 40 nations des marchés émergents, des pays en développement et de la région subsaharienne sont prêtes à rejoindre le groupe, notamment le Sénégal. «Cela signifie que, pour la première fois dans l’histoire des nations, les économies en développement et les pays à faible revenu disposeront d’une plateforme multilatérale correspondant à leurs valeurs et à leurs intérêts», selon le communiqué des Brics.
L’un des enjeux de cette rencontre est l’expansion du groupe. Et c’est l’Afrique du Sud qui va piloter la question de l’élargissement de l’adhésion. En attendant la clôture de l’évènement, ce jeudi 24 août, il serait intéressant d’évaluer les chances du Sénégal parmi tant d’autres.
D’après le communiqué du gouvernement, le chef de l’Etat, «en sa qualité de co-président du Forum sur la coopération sino-africaine, va participer à une réunion sur le partenariat Chine-Afrique en marge du sommet». La Chine, l’un des partenaires stratégiques, entend plaider en faveur du Sénégal pour son adhésion. Lors de son discours du 14e sommet des Brics, le président chinois Xi Jinping avait déclaré que les pays de cette communauté économique se rassemblent dans une grande famille d’entraide et de partenariat pour une coopération «gagnant-gagnant».
«Nous avons, à différentes occasions, eu des discussions approfondies sur la question de l’élargissement du nombre de membres. Il est important de faire avancer ce processus pour permettre à des partenaires partageant les mêmes idées de faire partie de la famille des Brics au plus tôt», avait déclaré le président Xi, soulignant la volonté de son pays de travailler avec «le Sénégal pour continuer d’avancer main dans la main sur la voie du développement et du redressement».
Le Sénégal, un «partenaire important et fiable» de la Russie en Afrique»
Le Sénégal compte également sur l’appui de la Russie, l’un des géants des Brics. Lors de sa tête à tête avec Poutine à Saint-Pétersbourg, le président Sall, sous la casquette du président de l’Ua, avait déploré les conditions de prêts de certaines institutions financières et que la banque des Brics pourrait y remédier, c’est-à-dire construire des prêts à long terme. En guise d’assurance, le président Poutine a assuré que le Sénégal est un «partenaire important et fiable» de la Russie en Afrique.
«A la fin de l’année 2022, pour la deuxième année consécutive, votre pays s’est classé au premier rang des pays d’Afrique subsaharienne en termes d’échanges commerciaux avec la Russie. Il a atteint près de 1,5 milliard de dollars US, ce qui est un bon indicateur. C’est une très bonne tendance qui doit être développée. Et bien sûr, nous devons également travailler à l’augmentation des chiffres absolus», s’est réjoui M. Poutine.
Il faut noter que l’Inde et le Brésil sont réticents sur l’élargissement de cette communauté économique. Dans un discours télévisé, le président Ramaphosa a explicitement soutenu l’élargissement, en particulier pour les «nations africaines qui font depuis longtemps partie des discussions « Brics+ » entre les économies émergentes». En cas d’accord interne des membres fondateurs sur les critères d’adhésion, le Sénégal peut intégrer ces géants pour booster son économie en tant que pays pétrolier et gazier.