Sur les grands axes de la ville de Tambacounda, à certaines heures de la matinée, des étals de feuilles de veine sont visibles partout. Première attraction, ce sont les vendeuses qui sont venues pour la plupart des zones rurales : Hamdallaye Pont, Gourel Dian, Saré Thierno, etc. C’est le cas de Hawa Diallo, la quarantaine, très souriante. «Je suis ici pour vendre des feuilles de veine pour avoir de quoi nourrir ma famille», explique celle qui est venue de Gourel Dian. Hawa Diallo dit gagner 3000, voire 5000 FCFA par jour si elle parvient à écouler sa marchandise. «On peut gagner des fois jusqu’à 5000 FCFA. On paie le transport à 1000 F, on épargne 2000 pour la rentrée scolaire et le reste on achète la ration alimentaire pour la famille», fulmine-t-elle.
La pauvreté est la raison évoquée par ces femmes pour se lancer dans cette activité qui rapporte peu. C’est ce que nous confie Adama Telly Coulibaly, la quarantaine révolue. «J’ai 4 enfants à nourrir. Ils sont tous des élèves. Avec la cherté de la vie, je suis obligée de vendre les feuilles de veine pour subvenir à leurs besoins car bientôt l’ouverture des classes. Je dois leur acheter des fournitures scolaires», souligne-t-elle.
Seulement, ces femmes posent leurs marchandises sur la voie publique car n’ayant pas de lieu où vendre. C’est pourquoi elles ont souvent des altercations avec les agents de la Sonaged, ex-Ucg qui veillent à la propreté de la ville. «Ils nous fatiguent. Ils viennent ici, nous chassent et prennent les feuilles de veine que nous vendons pour aller les jeter», accusent ces femmes. Des accusations rejetées en bloc par les agents de la Sonaged. «Nous n’avons jamais jeté leurs feuilles. Nous les acheminons au niveau du Service d’hygiène car nous travaillons en parfaite collaboration avec eux. Et comme vous le savez, nous avons sensibilisé pendant trois semaines ces femmes-là en leur demandant, de nettoyer proprement les lieux et de mettre le reste dans la poubelle. Elles n’ont jamais respecté cela. Les agents nettoient l’axe et elles viennent y jeter des saletés, ce qui est inacceptable», a-t-il déploré.