Le Cheikh de Tivaouane, comme pour contrecarrer la politique d’assimilation menée par les colons, chargera à des muqaddam, de représenter la tarîqa partout où il l’estimait nécessaire. Ainsi, Seydi Hadji Malick Sy envoya son ancien disciple, Serigne Alioune Diop Maïmouna, à Gaya, Serigne Birahim Diop à Saint-Louis, l’un des fleurons de la colonisation française en Afrique occidentale. El Hadj Abdoul Hamid Kane sera détaché à Kaolack, en plein centre du bassin arachidier sénégalais (centre-ouest du pays). D’autres disciples seront envoyés dans plusieurs pays de la sous-région. On peut en citer quelques-uns. Il s’agit de El Hadj Amadou Bouya Gueye en Côte d’Ivoire, El Hadj Madior Diongue au Congo, Serigne Ndary Mbaye au Gabon, El Hadj Babacar Dieng en Centrafrique et El Hadj Abdou Ndiaye à Bamako.
D’après, Serigne Abdou Aziz Sy Al Amin, «Maodo avait envoyé tous ses ténors de la Tidjaniyya en leur demandant d’aller faire un sacrifice en continuant son œuvre d’éducation spirituelle». En somme, il développa toute une stratégie d’islamisation décentralisée sans mouvements.