« La Commission électorale nationale autonome (Cena) a été obtenue de haute lutte par une classe politique consciente et mâture ». La précision est faite par Badou Ndao, écrivain et médiateur social. Commentant les changements survenus au sein de la Cena et qui font l’objet d’une vive polémique, l’invité de L’air du temps, ce dimanche 12 novembre, n’a pas raté les acteurs de la scène politique. « On a une classe politique qui a disparu pour laisser la place à une classe politicienne qui ne s’occupe que de conserver ou de conquérir le pouvoir. Cela veut dire qu’ils n’ont même plus une logique de construction. Qu’est ce qui a amené le truc sur la Cena », martèle-t-il.
Avant d’enfoncer le clou : « La classe politique avait posé les préalables pour l’avenir. Est-ce que les politiciens qui sont la aujourd’hui sont dans cette dynamique. » L’invité d’Alassane Samba Diop dans l’émission LR du Temps jure que « non. »
Pourquoi ? « La Cena ne doit pas être un problème. La Cena est un organe qui est destiné à réguler les élections en amont et en aval. Donc, on devrait avoir dépassé ce genre de débat. Les missions de cet organe-là devaient être assez définis pour que le président de la République qui se trouve être aussi un acteur politique ne puisse pas y toucher. »
Poursuivant, Ndao estime qu’ «il y a beaucoup plus grave qui se passe par rapport à l’échéance qui arrive (présidentielle du 25 février 2024. » Car, soutient-il, « au moment où on parle, on n’a pas encore publié le fichier électoral. »
Or, s’interroge-t-il, « les (candidats déclarés) cherchent le parrainage sur quel fichier ? Ce n’est pas sérieux. Au moment où on parle la Cena elle-même devait avoir en main le fichier électoral, donc commencer son rôle d’arbitre en amont. »
Le médiateur social est d’avis que « si on veut une élection apaisée », tout citoyen en possession d’une carte d’identité nationale doit « participer » à l’échéance. A la place, il dénonce « des calculs mesquins et très dangereux pouvant plonger ce pays-là dans une tourmente qui pourrait devenir incontrôlable ».
Dié BA