Le Secrétariat Exécutif National (SEN) de l’Alliance Pour la République (APR) s’est réuni ce jeudi pour examiner la situation politique, sociale et institutionnelle du pays. À l’ouverture de ses travaux, le SEN a exprimé sa profonde tristesse suite au décès brutal de Serigne Makhtar Diène, saluant en lui un homme de foi et de loyauté, fidèle au Président Macky Sall et au parti. Il a présenté ses condoléances au Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, ainsi qu’à la famille du défunt.
Au cœur de cette déclaration politique, le SEN a tenu à démentir ce qu’il qualifie de « manipulations grotesques » relayées par certains médias, concernant une prétendue rencontre entre l’ancien Président Macky Sall et l’actuel chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye. Selon le communiqué, Macky Sall se trouve actuellement à Paris dans le cadre de rencontres inscrites à son agenda depuis le début de l’année, et aucune rencontre avec le Président Faye n’est prévue.
Le SEN est ensuite revenu sur la situation politique à la Ville de Dakar, dénonçant un « hold-up » électoral orchestré, selon lui, par l’Exécutif en complicité avec l’Administration territoriale. L’APR estime que l’accession d’un « candidat ultra minoritaire » à la mairie de Dakar s’est faite à travers des manipulations juridiques, l’achat de consciences et des manœuvres politiques contraires aux principes démocratiques. Le parti accuse le Pastef d’avoir confisqué la volonté de centaines de milliers de Dakarois ayant porté leur choix sur Barthélémy Toye Dias, dénonçant une tentative de mise en place d’un parti-État.
Sur le plan judiciaire, le SEN a salué l’engagement du député Thierno Alassane Sall dans la révélation du scandale présumé à l’Agence Sénégalaise d’Électrification Rurale (ASER), où 37 milliards de francs CFA seraient en jeu. Il exige l’ouverture immédiate d’une information judiciaire, accusant le Pool Judiciaire Financier de manquer d’impartialité en concentrant ses efforts sur les responsables de l’ancien régime au détriment des dignitaires actuels du pouvoir.
L’APR est également revenue sur la récente mission du FMI à Dakar, saluant l’abandon de ce qu’elle qualifie de « sémantique trompeuse » autour de la notion de dette cachée. Elle exige la publication du rapport du cabinet Forvis Mazars, pointant du doigt un possible conflit d’intérêt et accusant le gouvernement de chercher à dissimuler des données sur les finances publiques, notamment dans le dernier rapport d’exécution budgétaire.
Le parti critique sévèrement l’attitude du régime à l’égard du FMI, qu’il accuse d’être tantôt encensé, tantôt diabolisé selon que ses annonces soient favorables ou non au pouvoir en place. Cette position contradictoire serait, selon le SEN, révélatrice d’une absence de culture d’État.
Concernant les libertés publiques, l’APR dénonce ce qu’elle considère comme une répression ciblée contre les journalistes, activistes et chroniqueurs. Le parti se dit indigné par la convocation de Mamadou Sy Tounkara pour des motifs jugés « ridicules » et fustige l’attitude du procureur de la République, qu’il soupçonne de proximité avec le Pastef. Il exige la libération immédiate de plusieurs détenus d’opinion, dont Badara Gadiaga, Abdou Nguer, Jérôme Bandiaky et l’homme d’affaires Tahirou Sarr.
Dans la même veine, le parti exige la fin des poursuites contre plusieurs de ses anciens responsables, dont Farba Ngom, Mansour Faye, Lat Diop, Moustapha Diop, Maodo Malick Mbaye, Ismaïla Madior Fall, Aïssatou Sophie Gladima et Salimata Diop Dieng. Le SEN appelle à une mobilisation générale face à ce qu’il qualifie de volonté manifeste de démanteler l’APR, qu’il considère comme la locomotive de l’opposition.
Enfin, le SEN réitère son soutien aux luttes sociales en cours contre les dérives autoritaires du régime. Il se dit prêt à travailler avec toutes les forces vives de la Nation pour défendre les libertés fondamentales, mettre en échec le projet présumé d’un parti-État et consolider une opposition forte, crédible et alternative.
Emedia