Réunis le vendredi 4 juillet 2025 au siège de Taxawu Sénégal, les leaders du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) ont exprimé leur vive préoccupation face à l’évolution de la situation politique nationale. Dans un communiqué publié à l’issue de leur réunion, ils ont dénoncé ce qu’ils qualifient de dérives graves du Premier ministre Ousmane Sonko, à la fois dans ses discours et dans sa posture à la tête du gouvernement.
En ouverture de leurs travaux, les membres du FDR ont observé un moment de recueillement en hommage aux jeunes disparus à Cambérène et Rosso, adressant leurs condoléances attristées aux familles endeuillées.
Le FDR s’inquiète du ton et du contenu des récentes déclarations du Premier ministre, tenues lors de déplacements à l’étranger, à l’Assemblée nationale ou à travers des interventions relayées sur les réseaux sociaux. Ces propos, jugés violents, menaçants et stigmatisants, seraient révélateurs d’une vision autoritaire du pouvoir, en rupture avec les principes démocratiques.
En particulier, le Front dénonce une phrase prononcée par Ousmane Sonko à Pékin, affirmant que « c’est parce que Dieu ne l’a pas fait président que certains parlent alors qu’ils devraient raser les murs ». Pour le FDR, il ne s’agit pas d’un simple écart de langage, mais d’une menace directe envers ceux qui exercent leur droit à la critique. Le Premier ministre est également accusé de vouloir faire taire les chroniqueurs trop critiques, une attitude assimilée à une volonté de museler la presse et de réduire au silence toute voix dissidente.
Le FDR critique par ailleurs les attaques répétées d’Ousmane Sonko contre les magistrats, particulièrement ceux de la Cour suprême, qualifiés de « corrompus » après une décision défavorable. Selon le Front, ces déclarations sapent l’autorité judiciaire et traduisent un profond manque de respect envers les institutions de la République.
Le communiqué s’en prend également à l’annonce jugée précipitée d’un plan de redressement économique, probablement destinée aux partenaires internationaux comme le FMI, mais qui, selon le FDR, ignore les souffrances réelles du peuple sénégalais. Le Front met en garde le gouvernement contre toute tentative de remise en cause des acquis sociaux ou d’aggravation de la précarité des populations.
Le monde rural n’a pas été oublié dans l’analyse du FDR. Le Front exprime sa solidarité avec les agriculteurs durement éprouvés par les mauvaises récoltes, la mauvaise qualité des semences, et la distribution tardive des intrants. Il en est de même pour les travailleurs engagés dans la défense de leurs droits et de leurs conditions de vie.
En conclusion, le FDR appelle l’ensemble des forces vives de la nation – citoyens, syndicats, partis politiques, organisations de la société civile et médias – à la vigilance et à la mobilisation pour préserver les libertés, la démocratie, l’État de droit et la paix sociale au Sénégal.
Emedia