Ce lundi 8 septembre, un événement inédit s’est produit au sein de la Ve République française : le gouvernement dirigé par François Bayrou a été contraint de démissionner après avoir échoué à obtenir la confiance de l’Assemblée nationale. Seulement 194 députés ont voté en faveur du Premier ministre lors d’une session parlementaire décisive, contre 364 qui s’y sont opposés, scellant ainsi la chute de l’exécutif. Ce revers met un terme à près de neuf mois de gouvernance pour le centriste, nommé à Matignon à la suite des dernières élections législatives.
François Bayrou, une figure politique de longue date et chef du MoDem, avait surpris la classe politique en annonçant le 25 août dernier son intention de solliciter la confiance des députés avant l’examen du budget 2026, rompant avec une tradition prudente adoptée par ses prédécesseurs. Cette décision audacieuse s’est révélée politiquement risquée. Malgré des tractations de dernière minute et des discussions engagées avec les différents groupes parlementaires, le Premier ministre n’a pas réussi à convaincre une majorité. La gauche et l’extrême-droite avaient dès le départ annoncé leur opposition, et les Républicains, bien que représentés au gouvernement, ont laissé à leurs députés une liberté de vote, scellant un sort déjà largement pressenti.
Conformément à la Constitution, François Bayrou remettra sa démission au président de la République dès mardi, entraînant automatiquement celle de l’ensemble de son équipe gouvernementale. Ce vote marque un tournant politique majeur : jamais, depuis 1958, un gouvernement n’avait été renversé par un échec à un vote de confiance initié de sa propre initiative. Sur les 41 votes similaires recensés en près de 70 ans, aucun n’avait abouti à une telle issue. Ce précédent ouvre une période d’incertitude politique pour l’exécutif français, contraint désormais de rebattre les cartes à l’aube d’un cycle budgétaire crucial.
Emedia