Il faut être un cinglé pour dire du mal de nos foyers religieux qui sont les prunelles de nos yeux, ce que nous avons de plus cher. Il y a certes de l’ignorance dans cette attitude outrancière. Mais en franchissant un tel Rubicon, on fait surtout preuve d’ingratitude. Pour avoir fait face aux envahisseurs colonialistes munis de canons et de cravaches, le courage physique et moral des anciens qui n’avaient pour seule arme que le chapelet a fait que nous ne soyons pas aujourd’hui des brebis égarées. Sans leurs sacrifices, celui qui tente aujourd’hui en vain de les moquer serait peut-être un mécréant. Avec une barbarie sans nom, le colon avait une double sale besogne à savoir le pillage en règle de nos richesses et une prétendue mission civilisatrice. Un crime contre l’humanité bien avant l’heure. À défaut d’une éternelle reconnaissance aux familles religieuses, nous devons être bienveillants et les laisser tranquille. Cette posture doit être élevée au rang de précepte. Le fauteur de troubles qui perd son temps à vouloir saper le moral des fidèles n’aura jamais gain de cause. Il ne mérite sûrement pas qu’on descende à son niveau de provocation et d’insolence. Il ne sert à rien de demander une fatwa à l’encontre d’un irresponsable mais une sévère mise à pied devra être prononcée par qui de droit.
Les politiques passent leur temps à noyer le poisson
Tous responsables du naufrage collectif. L’actualité sur la bonne terre du Sénégal est ponctuée de mauvaises nouvelles. Elle est macabre quand la route et le transport en commun deviennent des fours crématoires. Elle est atroce lorsque la marée montante avale les damnés de la terre et de la mer assignés à résidence à perpétuité. Ils se noient dans le verre d’eau des politiques catastrophiques. Constat d’échec et d’impuissance. Absence de diagnostic encore moins de réponse. Les bonnes paroles suivies de larmes de crocodile après chaque tragédie se suivent et se ressemblent. C’est la mer à boire pour les responsables politiques qui étonnamment mettent plus d’énergie à s’opposer qu’à gérer. Ils passent leur temps à noyer le poisson. La réalité de la vague de mal-gouvernance nous rattrape. Le sauve-qui-peut est une de ses manifestations. L’horreur est précédée par le déshonneur. Sur un passage de la Constitution, on y lit que la personne humaine est sacrée. Dans la pratique, on est loin du compte. La vie n’a plus aucune valeur quand le strict minimum n’est pas à disposition. Les citoyens ont été pulvérisés de manière irréversible. Toute la faute incombe à des responsables politiques jamais à la hauteur de leurs immenses responsabilités qui pèsent sur leurs frêles épaules. Ils ont pillé ou laissé piller le Sénégal de l’indépendance à nos jours.
Il y a plusieurs manières de transhumer
A-t-il les épaules et l’étoffe pour prétendre à une nouvelle responsabilité ? Le candidat malheureux à la dernière élection qui s’est senti spolié par son propre camp étouffait à l’Apr. Le monde politique est un marécage à crocodiles. Il faut savoir donner les premiers coups. On est impatient de voir comment il va s’opposer. Cette prise de liberté est d’abord une bonne nouvelle pour le pouvoir qui profite de la division des adversaires. Mais comment qualifier le fait de quitter un parti qui n’a plus de décret ? C’est tout sauf un acte de courage. C’est de l’infidélité et un manque de convictions. Il y a plusieurs manières de transhumer. Que ce soit le nouveau chef de file de la Nouvelle responsabilité ou les responsables au pouvoir, ils développent tous les mêmes symptômes. Ils ont un déficit criant de virtuosité.
Par Assane GUEYE