Un jour historique. Parce que l’inéligibilité de Karim Wade et de Khalifa Sall l’étaient. Ce jeudi, ils vont recouvrer leurs droits d’être électeur et éligible si l’Assemblée adopte le projet de loi modifiant le Code électoral dans ce sens. Deux hommes «morts», politiquement, depuis leur condamnation, et surtout pour avoir raté la Présidentielle de 2019, et les autres qui l’ont suivie. Pour Wade-fils, le Parti démocratique sénégalais (Pds) a perdu entre-temps beaucoup de ses responsables les plus influents, parfois représentatifs. Du numéro 2 aux jeunes libéraux, il n’en reste que ce qui est à l’Assemblée nationale. Et là encore, un gros coup réalisé grâce à une bonne mayonnaise entre Wallu dont le Pds est la locomotive et Yewwi askan wi. Pour Khalifa Sall aussi, son emprisonnement lui a fait perdre des élus, la majorité d’ailleurs, qui n’avaient dû leur salut que grâce à la vague de Taxawu Dakar aux Locales de 2014. Une ascension vite stoppée par des déboires judiciaires liés à la gestion de la Caisse d’avance de la Ville de Dakar. Chemin faisant, et la nature ayant horreur du vide, d’autres forces en ont profité. Comme Idrissa Seck, boosté par une consigne de vote de Khalifa Sall en prison, et qui a amassé 20% à la Présidentielle. Ou encore Ousmane Sonko qui a pu plus que grignoter un électorat «perdu».
Aujourd’hui, pour Karim Wade et Khalifa Sall, l’heure est à la reconquête d’une «virginité» politique. Et à un nouveau départ. Une résurrection en 2024 ? Mais avec beaucoup d’incertitudes.
Pour rappel, le leader de Taxawu Sénégal avait été condamné à cinq ans de prison ferme dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar plus une amande de 1,8 milliard de francs CFA. Alors que l’ancien ministre sous le régime de son père avait écopé, pour enrichissement illicite, de six ans de prison ferme et 138 milliards de FCFA d’amende.