Robert Mundell est un économiste canadien, lauréat du Prix Nobel 1999. Il est à l’origine d’un principe économique qui porte son nom : le triangle d’incompatibilité de Mundell.
Ce principe stipule qu’un pays ne pas atteindre simultanément les 3 objectifs suivants : avoir un régime de change fixe, disposer d’une politique monétaire autonome et assurer une libre circulation des capitaux.
Pour revenir à la politique au Sénégal, le PDS et l’APR ont décidé de mettre en place une commission d’enquête parlementaire pour élucider des soupçons de corruption de magistrats du conseil constitutionnel suite à la non validation de la candidature de Karim Wade.
Les 3 coins du triangle d’incompatibilité sont :
1. Respecter le pacte implicite entre le PDS et l’APR sur la réhabilitation de Karim Wade après la participation de son parti au dialogue national pour lui permettre d’être candidat (régime de change fixe)
2. Gérer le processus électoral avec des arrangements internes jusqu’à la publication de la liste des candidats par le conseil constitutionnel sans l’implication d’une entité extérieure à leurs deux partis politiques (politique monétaire autonome).
Mais il a fallu l’intervention de la France sur la question de la double nationalité de Karim Wade pour prouver qu’il a renoncé à sa nationalité française.
3. Assurer la mobilité parfaite de Karim Wade pour son retour au Sénégal où il n’a pas mis les pieds depuis 2016, année de sa déportation ou son exil au Qatar où il vit tranquillement depuis lors (mobilité parfaite des capitaux).
Cela devait être très facilité par la validation de sa candidature par le conseil constitutionnel qui, finalement, l’a recalé.
Si les faits sont avérés, ce n’est pas bon pour le candidat de l’APR mais très bon pour celui du PDS. Par contre si rien n’est prouvé, c’est bon pour l’APR et mauvais pour le PDS. Apparemment les intérêts ne sont pas les mêmes mais malgré tout, ils mènent le combat ensemble. C’est finalement le triangle d’incompatibilité de PDS-APR.
Pr. Abou KANE
FASEG/UCAD