Il s’était juré que cette année qu’il n’allait pas rompre son jeûne par inadvertance. Ce qu’on appelle en wolof «diougou», un mot qui aurait pu exister en Sérère, car Djidiack et ses parents sont des champions dans ce domaine. Il n’a pas donc échappé à son «diougou» habituel. A la fin d’une rude journée marquée par une forte canicule, le père du petit Ngor, à peine arrivé, s’est dirigé vers le canari pour prendre une bonne gorgée d’eau. Ngor l’ayant pris en flagrant délit, crie : «yah, Paa wooroul !» «Yaa sop ! Tais-toi fils impétueux !», lui lance le vieux. Ses femmes sortent pour voir leur mari, penaud. «Diougou dou weess», cela peut arriver à tout le monde et à tout moment.
Et dans ce cas, il est permis d’arrêter le jeûne, sans rembourser. Yalla ken dou ko rembourser !», décrète Djidiack qui ordonne à Gnilane de lui présenter les restants du couscous de la veille.