Une mission sénégalaise peut aboutir à la paix des braves au Niger. C’est la conviction de Matar Sylla. Invité du Jdd, le journaliste a expliqué : “Sur cette question-là, j’ai fait des veilles éditoriales pour différentes structures au quotidien. Mais, le sentiment le plus unanime, le plus large, c’est une réprobation de la mission de la Cedeao, les risques de voir l’organisation éclatée. On voit que des blocs se constituent même des blocs qui sont hors de la Cedeao appuient dans un sens ou dans un autre.”
“C’est là où, préconise-t-il, le Sénégal aurait pu éviter ou peut encore jouer un grand rôle dans la résolution de la crise.” Pourquoi ? “Le Niger est un pays pratiquement à 100% islamisé. Le Niger comporte des militaires. Certains ont fait leurs études au Prytanée militaire de Saint-Louis, d’autres à l’École polytechnique de Thiès, ou à l’Université Cheikh Anta Diop.”
Dans ce sillage, dit-il, le Sénégal pourrait utiliser deux leviers (sa diplomatie et ses foyers religieux). L’approche consisterait dans un premier temps à “identifier les frères d’armes, qui connaissent les militaires au Niger et qui sont aujourd’hui dans l’Armée sénégalaise, et qui ont fait un bout de chemin soit ici au Sénégal, soit dans les écoles internationales militaires et autres.” Avant de dépêcher une délégation.
“Ce qu’il faut négocier aujourd’hui, ce n’est pas de dire ce que vous avez fait est condamné unanimement”, précise-t-il. Il propose, par contre, de raccourcir la période de transition et fixer un ultimatum entre six mois et un an, “au maximum”, le temps de signer une charte pour la résolution de la crise.
La Cédéao a annoncé qu’un jour avait été fixé pour une éventuelle intervention, tout en restant ouverte à une résolution pacifique, après la prise du pouvoir par les militaires, le 26 juillet, à Niamey.