Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur a fait face à la presse, ce jeudi, pour faire l’état des lieux des accords SAES-Gouvernement du 6 janvier 2023 ainsi que la situation des universités publiques. S’exprimant à cette occasion, leur secrétaire général, Pr David Célestin Faye, a déclaré que sur les différents points du protocole d’accord, un seul point a commencé à être respecté. Il s’agit de la revalorisation des salaires. En effet, le gouvernement a accepté la revalorisation des salaires des enseignants-chercheurs et chercheurs en deux temps (janvier 2023 et janvier 2024). Mais le constat, dit-il, c’est qu’il y’a des problèmes de versement par le ministre des Finances et du Budget des montants correspondants à l’augmentation. Ce qui va entraîner, selon lui, des retards dans le paiement des salaires et des sommes dues. Il y’aura également le non versement des cessions sur salaires et des retenues sur salaires pour la retraite, entre autres, difficultés. Parmi les points du protocole d’accord, il y’a aussi la régularisation des pensions de réversion des veuves et veufs des enseignants-chercheurs et chercheurs. L’achèvement et l’équipement des infrastructures sociales et pédagogiques dans les universités.
« Les chantiers du MESRI n’avancent pas »
Sur ce point, le secrétaire général du SAES informe que : « les seuls chantiers qui avancent sont ceux gérés par la présidence de la République. Ce sont des étrangers qui y travaillent. Pour les chantiers gérés par le MESRI, c’est des nationaux et depuis 2015 on ne peut pas livrer ces chantiers. Il n’y a aucun acte concret à ce propos. À Bambey, nous avons demandé à nos collègues de ne plus faire cours dans ces bâtiments pour ne pas risquer leur vie et celle des étudiants. Les rayons du soleil traversent les plafonds et on note des inondations », a-t-il regretté.
Face à la presse, David Célestin Faye a demandé à l’État de recruter des enseignants afin d’atteindre un taux de 70% de permanents. « Aucune réponse concrète du ministre quant à la finalisation du programme de recrutement 2022-2026 d’enseignants-chercheurs et chercheurs demandé par le chef de l’État depuis le 7 avril 2017. À ce rythme, on risque d’assister très bientôt à une pénurie d’enseignants-chercheurs. Sur le calendrier académique, il a soutenu que tous les efforts consentis par les enseignants-chercheurs pour un retour à un calendrier académique normal ont été anéantis par les fermetures intempestives et continues des universités publiques au gré du calendrier électoral. Il a signalé qu’un seul semestre a été effectué dans les universités pour l’année universitaire 2022-2023 alors que les nouveaux frappent déjà aux portes des universités.
Plaidoyer pour la réouverture des universités
« Ce qui nous préoccupe c’est la survie des universités. Même en Ukraine où il y a la guerre les universités ne sont pas fermées. Les universités sénégalaises à l’exception de l’UVS ont été bâties sur un modèle d’enseignements en présentiel. La virtualisation intégrale n’a pas de sens. L’enseignement à distance pour un effectif de plus de 150 000 étudiants des universités publiques ne s’improvise pas, au vu de toutes les difficultés objectives rencontrées par l’Université Virtuelle du Sénégal depuis 2013 malgré l’engagement des enseignants », a-t-il dit. Avant de plaider pour la réouverture de l’université. « A l’UCAD, les enseignants sont prêts pour la reprise et l’essentiel des facultés sont à même de reprendre. Le SAES exige la réouverture immédiate de toutes les universités et spécialement sans quoi il ne pourra en aucun cas être tenu responsable des menaces sur la validité de l’année académique ». Il faut dire que l’audit du foncier, le retrait et révision de la dernière version du guide d’évaluation des enseignants-chercheurs et chercheurs du CAMES, l’évaluation des réformes ont été également abordés lors de la conférence de presse.